#théâtre
Ceux qui vont mieux de Sébastien Barrier : mods sans échec
Dans sa dernière performance solitaire, Ceux qui vont mieux, l’artiste associé du Grand T Sébastien Barrier rend hommage aux cinq héros de son univers familial, artistique et imaginaire. Tour à tour, l’acteur interprétera son père, un prêtre inconnu, le poète Georges Perros et les deux protagonistes du duo britannique post-punk Sleaford Mods : Andrew Fearn et Jason Williamson. En sautant d’une peau à l’autre de ses cinq protagonistes, Barrier les élève au « rang de saints » mettant en lumière leurs points communs, à commencer par le fait qu’ils « aillent mieux ». Avec des destins héroïques tantôt contés tantôt adaptés ou réécrits, les héros sont eux-mêmes des mutants de réalité et de fiction. Seul sur scène, le performeur dresse le parallèle – évident pour lui – entre le métier de comédien et celui de curé et joue sa création originale à son public comme l’autre dirait la messe à ses fidèles.
LOUISE PLESSIER
12 à 25 euros
#cinéma
Chromosome 3 de David Cronenberg : mutant thérapeutique
Avant de triompher dans les années 80 avec Vidéodrome ou La Mouche, David Cronenberg alors plutôt identifié comme un réalisateur de séries bis réservées à un public averti, signe avec Chromosome 3 une oeuvre loin d’être mineure et qui contenait déjà toutes ses obsessions autour du corps en mutation. Film d’épouvante psychanalytique, l’histoire est celle d’un psychiatre gourou (Oliver Reed) inventeur d’une thérapie révolutionnaire lors de laquelle les traumas et pathologies des patients s’expriment par des manifestations physiques. Celles-ci prennent la forme de tumeurs, excroissances et autres motifs organiques qui constituent la grammaire du body horror, genre de prédilection du Canadien et face visible d’une approche qui cache bien des niveaux de lecture. Emmené par la BO lyrique et inquiétant de Howard Shore, Chromosome 3 inaugure également une collaboration qui fut très fructueuse entre les deux hommes.
BASTIEN MORICET
6,5 à 7,1 euros par film
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#cinéma
James Bond : No Time to Die : qu’est-ce qu’on a fait au Bond, Dieu?
Depuis 2006, sous les traits de Daniel Craig, l’agent secret le plus célèbre du monde s’est fait émasculer par Mads Mikkelsen, a trouvé l’amour et l’a perdu dans Casino Royale, puis s’est vengé dans Quantum of Solace (2008), a sombré dans la dépression avant de se faire draguer par Javier Bardem dans Skyfall (2012), a triomphé de son alter égo maléfique, Christoph Waltz, dans SPECTRE (2015) et il reviendra finalement cette année pour se voir subtiliser son mythique matricule 007 au profit de l’actrice britannique Lashana Lynch (crime de lèse-majesté pour certains, simple détail pour d’autres). Sacrée promenade !
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En ouverture du Festival ASNIFF au Katorza (Nantes – 44) du 5 au 10 octobre.
6,5 à 7,1 euros
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#concert #pop
The Shy Accident : dégât d’chez nous
Nouveau venu de la scène nantaise, The Shy Accident semble comme frais décongelé des années 80, avec une formule minimaliste, pop anorak toute british qui rappelle les immarcescibles The Television Personalities, The Pastels ou les plus confidentiels The Tables. Pour autant, le groupe a le chic de s’enrober fréquemment de claviers qui tirent, cette fois-ci, le répertoire de Shy Accident vers des références plus 90’s telles que Stereolab ou Broadcast. À la même affiche, le freaky Magicien Windows, vu au Festival Variations, en mars dernier, ainsi que les Londoniens farfelus de Snapped Ankles, venant présenter un nouvel album, Forest of your problems où leur formule postpunktronica shamanique fait mouche comme il y a déjà 10 ans à leurs débuts…
LIONEL DELAMOTTE
mercredi 06 octobre à 20:00
gratuit
#cinéma #concert #électro
Sisters with Transistors : madre de diodes
Dans la longue Histoire de l’Art, comme pour celle de la guerre, la Légende a toujours été écrite par les vainqueurs, c’est-à-dire les hommes, comme partout ailleurs… et la Musique ne saurait se soustraire à cette règle d’airain. Tout un chacun se souvient de Messieurs Mahler, Mendelssohn ou Schumann mais bien moins de leurs sœurs ou épouses… Ces femmes, compositrices ou musiciennes d’exception, ont été effacées du récit, souvent de force et par mauvaise foi, car tel était l’usage. Contre toute attente, cette tradition séculaire s’est également propagée dans l’Ère moderne. Sisters with transistors commente le parcours de ces femmes talentueuses et innovatrices, maintenues sous l’ombre de Stockhausen, Pierre Henry et consorts mais qui ont été pionnières de la musique électronique. Le documentaire de Lisa Rovner va de Clara Rockmore, dans les années 30, à Éliane Radigue dans les années 70, en passant par Delia Derbyshire, collaboratrice de Sonic Boom (Spacemen 3) avec, comme fil rouge, la voix de Laurie Anderson.
LIONEL DELAMOTTE
Concert de Suzanne Ciani au Lieu Unique (Nantes – 44) à 20:00 avec Kali Malone & Puce Mary
gratuit (la séance de ciné) et 10 à 15 euros (le concert)
#concert #rock #musiquedumonde
Bombino : culture berbère
Reconnu mondialement grâce au succès de Tinariwen, le blues touareg présente régulièrement de talentueux guitaristes. Le Nigérien (du Niger donc, et non du Nigeria) Bombino est l’un de ceux-là ! L’histoire de cette musique de nomades est complexe et originellement liée à la rébellion, à l’exil voire à la guerre. Bombino l’utilise lui en symbole de paix. Moins mélancolique que nombre de groupes touareg, son répertoire s’avère plus festif, plus rythmé, entre chanson traditionnelle, rock et même reggae. En concert, le guitariste prodige (ce qui lui a valu le surnom de « Jimmy Hendrix du désert ») joue sur les répétitions de motifs pour une transe assurée.
CRYSTAL LE GUELLEC
jeudi 07 octobre à 20:00
9 à 19 euros
#concert #rap #rock
Svinkels au festival Hip Opsession : cœur de picrate
C’est le Svink, papa ! Et ils sont encore là presque 30 ans après leurs débuts ! Plus sale que NTM, plus beauf qu’IAM, plus méchant que Booba, plus drôle que Jul, et surtout plus punk que… n’importe quel groupe de punk, les Svinkels c’est le rap pour les rockeurs et le hip-hop de festoch, c’est la street version canettes de bières. Toujours composé du trio Gérard Baste, tête pensante (si on peut dire) du groupe aussi bien connu en solo qu’en tant que présentateur sur Game One, de Nikus Pokus et de Mr Xavier pour le chant et les textes, les instrus du groupe sont assurées par le célèbre DJ Pone, roi absolu des beat makers au début des années 2000 ayant collaboré également avec les Casseurs Flowters ou Birdy Nam Nam. Du flow, du rythme, du gros son, des jeux de mots, beaucoup de références musicales et encore du flot (mais d’alcool), les Svinkels sont de retour !
CRYSTAL LE GUELLEC
jeudi 07 octobre à 20:00
27 euros
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#concert #chanson
Mathieu Boogaerts : aulawaneudou !
Connaissez-vous le fameux adage énoncé par John Lennon ? « Le rock français, c’est comme le vin anglais ». Feu le mari de Yoko Ono s’y connaissait tout autant en matière de musique du diable que de breuvages chéris de Bacchus. Et il a vécu dans sa chair le fait d’avoir joué en première partie de Sylvie Vartan, tout comme Jimi Hendrix l’avait fait pour Johnny, ceci expliquant sans doute cela. Depuis lors, la Villageoise a coulé sous les ponts et seules les veuves tiennent aujourd’hui le pavé. L’épatant Mathieu Boogaerts, fils putatif de Bob Marley et de Dick Annegarn, s’est longtemps tenu loin de ce débat avec son talent unique pour faire swinguer la langue de Daho. Pour son demi-siècle d’existence, l’homme aux yeux de fennec, devenu Londonien, s’est fendu d’un album, en anglais. Alors qu’il speak fluently la langue des frères Gallagher, Boogaerts choisit l’accent de Maurice Chevalier. Et ça fonctionne. Tu m’étonnes, John !
LIONEL DELAMOTTE
jeudi 07 octobre à 20:30
26 à 28 euros
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