Film sans doute plus célèbre pour ses anecdotes de tournage, dont Clint Eastwood tira un film (Chasseur blanc, cœur noir) que pour ses qualités cinématographiques, le métrage de John Huston n’en reste pas moins une formidable comédie d’aventure. Moins sombre que prévu lorsque le cinéaste constate la bonne entente entre les deux monstres sacrés du casting, Hepburn et Bogart, L’Odyssée de l’African Queen (1950) est au final un film léger reposant surtout sur son duo d’acteur. Tourné entre l’Ouganda, le Congo belge et les studios londoniens, dans un contexte plutôt original qu’est celui de la Première Guerre mondiale en Afrique. Un continent représenté ici dans tout ses poncifs alimentant les diverses épreuves du parcours de l’African Queen. On retiendra au final la prestation des deux interprètes et notamment Bogey, à la fois jovial et fragile comme rarement.
NICOLAS BAUDRILLER
Le Cinématographe (Nantes – 44), aussi les 22 et 25/05.