Essai cinématographique à la fois singulier et synthétique de ses obsessions, Chris Marker nous propose ici un collage de ses souvenirs de voyage, entre l’Asie et l’Afrique. Le documentariste ailurophile y capte des scènes quotidiennes dans les métros tokyoïtes et chez les dockers capverdiens au début des années 80. À travers ces images banales, dont les commentaires sont tantôt ironiques, tendres ou mélancoliques, le cinéaste de La Jetée signe un poème à la puissance hypnotique certaine. Jouant grâce au montage sur les contrastes et similitudes entre les cultures, multipliant les réflexions religieuses, sociales et politiques pour mieux les délaisser, Sans Soleil est un voyage sans but, une ode à l’errance.
NICOLAS BAUDRILLER
Le Cinématographe (Nantes – 44)