Cette année encore Grabuge vous fait vivre le Hellfest en léger différé, avec un report par jour écrit directement depuis l’espace-presse du festival ! Commençons sans plus tarder avec le report du jeudi, qui fut une journée riche en nouveautés et en chaos.
Mercredi is the new Jeudi
Ce jeudi commence dès mercredi matin, lorsque je quitte Séville (où j’étais en villégiature) pour fendre l’air direction Nantes. Dans l’avion déjà, quelques t-shirts Hellfest se jettent des regards complices, que j’essaie de capter avec un sourire entendu bien qu’étant uniquement vêtu d’un polo Décathlon. Arrivé à l’aéroport de Nantes, je découvre des pancartes et signalétiques me souhaitant déjà un bon séjour au Hellfest et aiguillant vers les navettes pour se rendre sur le site. On est deux jours avant le début officiel du festival et tout le monde en fait déjà des caisses, mais force est d’avouer que ça fait un brin monter l’excitation. Excitation qui se transforme en frustration dès le mercredi soir, quand on m’envoie un sms pour me dire que le camping du festival commence déjà à être bien blindé. L’ouverture officielle des portes n’est prévue que pour demain, mais déjà la foule prend d’assaut le camping. Je n’ai aucune idée de comment tout ça est possible, mais un sentiment d’extrême lassitude m’envahit : faut-il vraiment planter sa tente deux jours avant le début des concerts maintenant ?
Après un gros dodo, et laissant mes ruminations de côté, j’entame mon jeudi avec un petit tour au Leclerc Paridis de Nantes en compagnie de mes comparses festivaliers, pour faire quelques emplettes en prévision des quatre jours à venir. Une fois notre caddie rempli du strict nécessaire (voir photo ci-dessous), nous nous mettons en route vers Clisson, en prenant quelques raccourcis bucoliques que seuls les ligériens les plus aguerris connaissent, afin d’éviter les bouchons et de profiter de ce joli bout de campagne tranquillou. Cependant, même en partant à midi, nous poireautons longtemps aux abords du festival. Au milieu des bouchons, une rapide estimation nous fait réaliser qu’on doit encore attendre deux heures pour arriver dans le parking officiel et nous prenons l’altière décision de nous garer en toute sauvagerie sur un côté de la route, comme beaucoup d’autres avant nous.
Camping mon amour
Après un réarrangement professionnel de notre caddie nous arrivons gaiement à l’entrée du Hellfest, récupérons nos pass, et filons tout droit vers le camping pour y établir notre douillet campement. Chemin faisant, l’immersion dans l’ambiance si joviale du festival se fait, et j’apprends la signification de nombreux drapeaux régionaux. Sachez, par exemple, que si vous voyez un drapeau avec deux lions dessus, ça veut dire qu’il y a une personne fière d’être normande en dessous, ce qui est complètement fascinant. Au camping, comme prévu, nous galérons comme jaja pour trouver un espace suffisamment grand pour planter nos tentes. En plus d’être relégués au fin fond du Blue Camp, je dois même convaincre d’autres festivaliers de nous laisser leur emplacement en leur promettant bières et ombre en échange, les deux denrées ayant le plus de valeur en ce lieu. Moi et mes co-festivaliers parvenons tout de même à nous créer un cocon de bonheur, et savourons enfin la douceur de l’été clissonnais en trinquant à nos montages de tentes niveau expert.
Notfest
1ère nouveauté de cette édition 2019, il y a des groupes qui jouent le jeudi ! Un beau gâchis : je préférais quand la seule tête d’affiche de cet avant-jour était la franche camaraderie. Mais voilà, Slipknot et ses amis ont décidé de se glisser là dedans pour carrément organiser un mini Hellfest, très brillamment intitulé le Knotfest. Situé sur les mainstages, cela permet de découvrir le site un jour avant, en plus de voir plusieurs groupes hauts en couleurs (Papa Roach, Amon Amarth, Slipknot, …). Heureusement pour vous, chers lecteurs, Grabuge a bien géré le coup en s’assurant une place pour ce before auprès des autorités compétentes. Malheureusement, une fois sur place et après 2h de queue, les autorités compétentes me précisent que ma place je peux me la foutre au cul. Heureusement, pris d’un accès de journalisme total et au mépris du danger, je parviens à rentrer tout de même sur le site de manière illégale. Malheureusement je trouve le concert de Slipknot très chiant et j’en profite plutôt pour tailler le bout de gras avec des inconnus. Voici donc mon report argumenté du Knotfest : bif-bof.
Slipfest
Après cet ascenseur émotionnel, je pars me revigorer l’esprit en allant expérimenter une autre des nouveautés de cette année : les tentes “discothèques” situées entre les scènes et le camping. Pour vous situer l’ambiance, imaginez qu’on distille du jus de beauf jusqu’à en atteindre l’essence la plus pure, respirez-en à plein poumons, et vous voici plongés au cœur de cette fête du slip métôl. Ce qui était loin de me déplaire en fait, car arrivé à ce niveau de la soirée la subtilité n’a plus lieu d’être. Après quelques paso doble et autres danses irlandaises, mon horloge biologique me rappelle à l’ordre et me propulse sans ménagement vers ma tente Quechua. Avant de m’évanouir, je papote avec un agent de la DGSE, des Brésiliens et des Vendéens nazis voulant me péter la gueule. C’est aussi ça le Hellfest !