#théâtre
Ravissement de Vanessa Bonnet : l’otage du dessous
Bien née, bien nommée, l’héritière Sarah Foster est enlevée par un groupuscule de quatre féministes prêtes à en découdre avec le patriarcat et le capitalisme. L’ALF (armée de libération féministe) lutte pour l’abolition du « blantriarcat ». Cette bourgeoisie de « l’homme blanc ». Ce huis-clos s’inspirant de l’histoire de Patricia Hearst, petite fille de l’inventeur de la presse à sensation et enlevée par un groupe terroriste d’extrême gauche en 1974, se transpose aux temps modernes. La metteuse en scène Vanessa Bonnet réinterprète ce fait divers, toujours sous le prisme de la lutte qu’elle nous avait déjà présentée dans Anarchie en 2017. Le personnage principal, tiraillé entre éducation et révolte, illustre parfaitement les paradoxes de nos temps avec une question clé : c’est quoi, être féministe en 2020 ? Ravissement dépeint avec justesse la renaissance d’une société en quête d’équilibre, d’égalité, où la rébellion et le non-conformisme constituent les uniques réponses face aux pouvoirs en place. Un écho haut en couleur aux dissonances post #MeToo.
EMMA RODOT
lundi 27 septembre au vendredi 01 octobre à 20:00
12 à 16 euros
#concert #folk #punk
Quentin Sauvé : j’ai la guitare qui le démange
On a connu le Lavalois dans des combos un peu énervés comme Birds in Row, As We Draw ou Calvaiire, des groupes avec qui il a écumé les scènes, de la plus petite à la plus grosse (on parle bien de scène) avec plus de 300 concerts à son actif et une jolie petite notoriété dans le rock. Mais depuis quelques années, en son nom ou avec Throw Me Off the Bridge, le trentenaire se transforme en songwriter folk. Dans un chant-guitare épuré et intimiste, il livre une performance sensible où les relents de ses influences primaires punk, noise et post-hardcore viennent titiller (et parfois réveiller) une douce et mélodique indie folk acoustique. Invité par le chouette groupe Fragments pour un plateau autour du collectif Pyramids, on espère (pas de fausse joie, on a vraiment pas d’info) y découvrir les nouveaux morceaux d’un Quentin Sauvé vu en studio au printemps dernier.
CRYSTAL LE GUELLEC
jeudi 30 septembre à partir de 19:00
gratuit
#danse #film #musique #théâtre
De Bouche à Oreilles : hip hip hip oral
Rendez-vous de performances artistiques de proximité initié par le Théâtre Francine Vasse, « De Bouche à Oreilles » anime les commerces des quartiers Lamoricière, Saint-Donatien, Bourgeonnière et Rond-point de Paris, le temps d’un week-end. Les commerces sont autant les participants que les lieux de tournage et de diffusion des courts-métrages réalisés par le chorégraphe Yvann Alexandre et le réalisateur Hugo Séchet. Ces portraits artistiques seront complétés par des performances vivantes de la violoncelliste Amandine Dolé, de Nicolas Cherbonnier avec un solo au soubassophone ou du duo CLOUD.
CRYSTAL LE GUELLEC
29 septembre de 13:00 à 15:00
mercredi 29 et jeudi 30 septembre
gratuit
#concert #musiquedumonde
I N S T I T U T R I C E : l’âge de classe
Sauvés par le gong ! Dernièrement, tout un chacun a passé plus de temps qu’à l’accoutumé dans la pièce dite « cuisine ». À part un pain au levain trop acide à la sortie du four, l’expérience est sans grande conséquence. On ne peut pas en dire autant de la cohabitation rapprochée des casseroles avec Jean-Baptiste Geoffroy (Pneu, Tachycardie, La Colonie de Vacances…) et Éric Bentz (Electric Electric, La Colonie de Vacances…). Voici donc un nouveau projet, I N S T I T U T R I C E et un album Cohortes. Ustensiles de cuisine (plats en cuivre, en aluminium), instruments exotiques (bol tibétain, petit gong) et éléments épars d’une batterie désossée (tom, cymbale) forment aujourd’hui un ensemble de percussions d’inspiration asiatique. Le duo mène alors la quête du réenchantement des musiques technologiques. Cette soirée à la marge, propose aussi la « messe noire » de Heimat et la musique conceptuelle du troubadour Sourdure. Une mise en garde est pertinente : « Laboratoire sonore zinzin » destiné à un public aventurier.
MANON MALMÉJEAN
jeudi 30 septembre à partir de 19:00
gratuit
#théâtre #humour
Gaspard Proust : vertige de l’humour
Petite peste du PAF au visage maladif recrutée tour à tour par Laurent Ruquier puis Thierry Ardisson, Gaspard Proust décrit l’actualité comme Bruce Willis passe son Noël dans Die Hard : avec une mitraillette. Statique et monocorde, le comédien ne laisse place qu’au contenu de ses textes, moquant la bêtise et la tristesse humaine, toujours brillamment. Souvent comparé à feu Maître Desproges, il en assure la descendance avec brio, n’hésitant pas à modeler le fond de son spectacle date après date afin de coller à l’actu et susciter l’envie de revenir chez le spectateur qui tend le bâton pour se faire battre. Petit génie, quoi !
FREDERIC MATON
jeudi 30 septembre à 20:00
29 à 41 euros (COMPLET)
#cinéma
Akira de Katsuhiro Ōtomo : Ghost in the Chill
Néo-Tokyo, 2019. Un an avant la tenue des J.O, Kaneda et sa bande de motards sillonnent les rues de cette mégalopole dystopique et tentaculaire. Mais depuis peu, un des membres de la bande, Tetsuo, rescapé d’un projet militaire ultra secret, parvient à développer des pouvoirs psychiques et se retrouve mêlé à une suite d’événements qui le dépasse. Ce manifeste cyberpunk est signé Katsuhiro Ōtomo, déjà à l’origine du manga Akira qui commença à paraître en 82 (l’année de la sortie de Blade Runner !) et réalisateur de ce chef-d’œuvre de l’animation japonaise sorti en 1991 en France. Si la trame diffère beaucoup de celle du manga, Ōtomo décalque toutefois avec brio l’esthétique sombre et l’imagerie violente de cette œuvre devenue culte. C’est ce brûlot anti-système, métaphore sur la nature destructrice de l’Homme, qui fut le premier film d’animation japonais projeté en France et qui permit par la suite la diffusion de la pop culture japonaise hors de ses frontières.
NICOLAS BAUDRILLER
jeudi 30/09 (17:45)
3 à 5 euros