Pour Le Concorde, cinéma indépendant de quartier bien connu des cinéphiles nantais, le confinement n’a pas été le pire moment de cette crise qui ne fait que commencer. En effet, la mise en place de mesures comme le chômage partiel, des prêts garantis par l’État ou le report des charges, a permis au directeur Sylvain Clochard et à son équipe « d’aborder à peu près sereinement cette période exceptionnelle ».
La réouverture des cinémas français, le 22 juin dernier, s’est là aussi plutôt bien passée pour Le Concorde, qui a pu compter sur un public d’habitués des plus fidèles, heureux de reprendre le chemin de ses quatre salles obscures et de leurs fauteuils noirs au confort incomparable ! Mais hélas, « le cinéma ne peut vivre que grâce à ses habitués », nous confie Sylvain, et les spectateurs plus occasionnels, qui se déplacent plus en fonction d’un film que de la programmation générale, sont encore cruellement absents pour la plupart et « la fréquentation a progressivement chuté jusqu’à début août pour se stabiliser à un niveau bien trop bas ».
Dans cette situation, c’est en fait l’avenir qui concentre toutes les angoisses. « La marge de manœuvre des cinémas indépendants (ou « petits » cinémas) est très réduite et leur seuil de rentabilité peut être très difficile à trouver » indique encore le directeur du Concorde. Aussi, la perte d’équilibre pourrait leur être fatale ainsi, par ricochet, qu’à une certaine diversité de l’offre, qui reste une spécificité française.
La solution ? Tout simplement que le public revienne en salle, voir des films dits « porteurs » peut-être, mais pas que. D’autant que « le virus n’est pas plus virulent lorsque la lumière s’éteint et qu’il est visiblement plus risqué d’aller travailler que d’aller au cinéma, où, pour le moment, aucun cas de contamination n’a été observé » !
CLÉMENT MALISSE
Cinéma Le Concorde, 79 Boulevard de l’Égalité (Nantes – 44).
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