Alors qu’il brille en éleveur de truies reclu bien décidé à retrouver son animal kidnappé dans le film PIG, faux revenge movie tout en émotion de Michael Sarnosy, que penser de la carrière de Nicolas Cage ? A 57 ans, l’acteur peut se vanter d’avoir joué sous la direction des plus grands. Pourtant, son épopée ne ressemble pas à un long fleuve tranquille. Petit rappel d’une grande saga hollywoodienne.
Nicolas Cage : Begins
Enfant chéri d’une grande dynastie d’artistes, Nicolas Kim Coppola (neveu de Francis Ford et donc cousin de Sofia) a tout pour réussir. Après des débuts discrets, il s’illustre dans le rôle d’un vétéran du Vietnam dans Birdy d’Alan Parker (1984), se révèle avec la comédie Arizona Junior de Joel Cohen (1987), puis dans la romance Sailor & Lula de David Lynch en 1990. La « patte » Nicolas Cage est née : être convaincant tout en basculant régulièrement dans l’improvisation et la frénésie totale. À 31 ans, il remporte le sésame suprême : l’Oscar du meilleur acteur, pour Leaving Las Vegas de Mike Figgis (1995).
Nicolas Cage : Revelation
Sous l’impulsion de Michael Bay (avec Rock) puis de John Woo (Volte/Face), la nouvelle star du blockbuster d’action intègre le club très sélect des acteurs américains les mieux payés. Sa célébrité est à son pic, mais la critique décrit une baisse de qualité de sa filmographie. Les franchises Benjamin Gates (2004) et Ghost Rider (2007) rencontrent un accueil froid, malgré un public au rendez-vous.
Nicolas Cage : Apocalypse
Cage mène un train de vie dispendieux, et en 2009, ses luxueuses propriétés sont saisies. Aux abois, il abandonne toute sélectivité dans ses projets et glisse progressivement de films cinéma de qualité médiocre (Le Dernier des Templiers, Ghost Rider 2…) à des direct-to-DVD fauchés (Croisades, Army of One…) en tournant deux à cinq films par an. Lucide sur sa situation, l’acteur déprimé conserve l’investissement et le professionnalisme qui le caractérisent.
Nicolas Cage : Redemption
Il entame son retour en grâce à la fin des années 2010, d’abord dans Snowden (2016) d’Oliver Stone. Mais c’est surtout son incursion dans le cinéma indépendant qui rappellera son talent. Ses prestations hallucinées dans Mandy en 2018, puis dans Color Out of Space l’année suivante et aujourd’hui sa performance aussi minimaliste qu’émouvante dans ce récent PIG laissent présager un avenir plus clément à cet acteur boulimique qui fascine autant les cinéphiles que le grand public et les cinéastes prestigieux. Comme dirait l’intéressé, « on peut dire que j’ai fait n’importe quoi. Mais en aucun cas que je n’ai rien foutu ».
AXEL KRIEF
Pig au Festival International du Film de la Roche-sur-Yon, samedi 16 octobre à 16:00 au Manège et dimanche 17 octobre à 16:30 au Concorde (La Roche-sur-Yon – 85)Toute la programmation du festival