Robert De Niro et Jodie Foster dans Taxi Driver, Alain Delon et Jane Birkin dans La Piscine. Ce n’est pas la première fois qu’au cinéma nous sommes confrontés à l’homme lambda pris d’affection et d’attirance pour la gamine qui lui donne la réplique. Pas simple. Certains réalisateurs s’y sont risqués avec brio quand d’autres n’osaient pas même finir de lire le scénario. Stanley Kubrick, lui, fait partie de la première catégorie. Projeter l’histoire d’un écrivain quinquagénaire amoureux fou d’une gamine de 16 ans dans une Amérique puritaine du début des années 60, c’est discutable, mais couillu. Avec Lolita (1962), il nous sert une version cinématographique du roman éponyme de Vladimir Nabokov paru en 1955. Une sorte d’Oedipe inversé, la perversité de la psychanalyse en moins.