gratuit
Le bal des statues du VAN : you’re simply the buste
Cet été, le Voyage à Nantes sort les statues de leur sommeil de plomb. Elles ne dévalent pas les rues comme dans La Nuit au Musée, mais semblent plus vivantes qu’à l’accoutumée. L’éloge du pas de côté de Bouffay cherchera un nouvel emplacement (probablement plus calme) en poussant son socle à travers le centre-ville. Peut-être croisera-t-il les 19 répliques de statues en file indienne rue d’Orléans créées par l’artiste chinois Xu Zhen parmi lesquelles la statue de la Liberté, l’Athéna du Parthénon, ou le Christ crucifié qui, de face, représentent une vingtième figure surprenante. S’il atteint le passage Pommeraye, il risque de se sentir ridicule face à l’Homme Pressé de Thomas Houseago, hybride entre monstre et robot de plus de cinq mètres de haut. Aussi haute, mais moins monstrueuse, la statue Je serais douce de Sanam Khatibi, tenant dans sa main un cœur représentant un besoin urgent de protection, quand l’anguille appelle à la préservation. Même combat Place Royale où algues, coquillages et autres créatures marines façonnées par Maen Florin prennent possession de la fontaine, échappant à la dégradation de leur habitat naturel.
HUGO BOCQUIER
(Nantes – 44)
Toute la programmation du Voyage à Nantes
4 à 9 euros
Hypersensible : la vie moins chair
L’hyperréalisme se développe aux États- Unis dans les années 1960 pendant une période de crise entre la guerre du Vietnam et le choc pétrolier de 1973. Ses pionniers Duane Hanson et John DeAndrea, dont plusieurs des œuvres sont exposées dans Hypersensible (Flea market Lady ou Amber Reclining), visent à reproduire le monde avec une précision illusionniste. Ces sculptures plus vraies que nature abordent les thèmes du corps humain, de son évolution dans le temps et dans la société. Leurs détails impressionnants, d’une peau texturisée aux grains de beauté en passant par leur posture, nous invitent à un examen assidu de ce qui nous entoure, jusqu’aux plantes sur le sol (fausses également). Au-delà d’être saisissant, l’art hyperréaliste ouvre aussi une fenêtre sur notre manière de voir le monde et le regard que l’on pose sur nous-mêmes. L’exposition saisit le spectateur et le force à s’observer sous tous les angles. Devant les visages au regard interrogateur, triste ou fuyant, on s’arrête et on s’interroge sur son propre état. Finalement, qui regarde qui ?
LOUANN BRANDILY
Musée d’Arts (Nantes – 44) du mercredi au lundi de (10:00 à 19:00, 21:00 le jeudi).
Acheter ma place
1,5 à 4 euros
C’est arrivé près de chez vous : artefacts checker
Si pour vous aussi l’archéologie se résume à un chapeau et un fouet sans chercher plus loin, on a ce qu’il vous faut… L’exposition C’est arrivé près de chez vous met à l ’honneur le travail du Pôle de Recherche Archéologique, responsable de plus d’une cinquantaine de fouilles depuis 2010. Entre Saint-Herblain, Vertou, Bouguenais, Rezé, Mauves-sur-Loire, Carquefou et Nantes, l’histoire des Pays de la Loire est raconté à travers les treize opérations archéologiques les plus emblématiques de cette dernière décennie. De la période Gauloise à l’époque moderne, des artefacts retrouvés au fil des recherches effectuées entre 2011 et 2022 sont montrés au public. L’occasion d’en apprendre plus sur le métier d’archéologue et sur tout le travail historique qu’ils effectuent, à défaut d’être Harrison Ford…
LOUANN BRANDILY
Le Chronographe (Rezé – 44) du mercredi au dimanche de 14:00 à 18:00 (sauf juillet et août)
Plus d’infos
gratuit
Parade : bande passante
Le Théâtre Graslin ouvre ses portes au public le temps du Voyage à Nantes. L’artiste belge Hans Op de Beeck, habitué des installations immersives et visuelles y présente Parade, sa création cinématographique. Plongés dans l’obscurité, les visiteurs assistent à la projection d’un film de 11 minutes joué en boucle. Sur une valse lente défilent alors des personnes au ralenti, tel un flux de passants dans la rue. Caché à l’arrière de la scène, l’écran donne l’impression que l’action se passe sur les planches, tel un spectacle vivant en temps réel. Si l’œuvre peut surprendre par sa simplicité, elle est construite comme une réflexion sur la mortalité, une contemplation des moments simples de la vie suspendus dans le temps.
LOUANN BRANDILY
Théâtre Graslin (Nantes – 44), tous les jours de 11:00 à 19:00.
Toute la programmation du Voyage à Nantes
gratuit
Les masques Peignon : ouverture faciale
Les costumes de la Maison Peignon ont traversé les fêtes nantaises du milieu du XIXe jusqu’à la fermeture de la fabrique à l’aube des années 2000. Les descendants acceptent de présenter une collection de masques réalisés par Eugène (fils de la fondatrice) parmi lesquels des têtes d’animaux ou de sorciers et même des sortes de légumes humanoïdes. Ces masques très expressifs, souvent réalisés pour les acteurs de théâtre ou carnavals s’avéraient nécessaires pour amplifier les émotions des acteurs – jusqu’à la caricature – pour que l’ensemble du public puisse les discerner de loin. Petit conseil : évitez les films de tueurs masqués avant d’y mettre les pieds.
HUGO BOCQUIER
La Chapelle de l’Immaculée (Nantes – 44), du mardi au samedi (10:30 à 12:30 et 14:00-18:00) et dimanche (14:00 à 18:00).
Toute la programmation du Voyage à Nantes
gratuit
Habiter la Terre de Barthélémy Toguo : telle Terre tel fils
Dans Habiter la Terre, on explore le parcours artistique de Barthélémy Toguo et sa démarche politique, que l’on peut également retrouver dans l’exposition Expression(s) décoloniale(s) au Musée d’Histoire de Nantes. Cet « habitant de la Terre », passé par des études aux Beaux-Arts d’Abidjan, Grenoble et Düsseldorf, s’inspire des crises migratoires et climatiques dans son processus de création à travers des installations, sculptures ou gravures. Exposé au MoMA de New York ou à la fondation Louis Vuitton à Paris, le plasticien propose avec Habiter la Terre une rétrospective de son œuvre. En passant les portes de la HAB Galerie, on tombe nez à nez avec le navire Road to exile, rempli de bagages et entouré d’un parterre de bouteilles. À côté, on peut s’attarder sur Urban Requiem, un assemblage de tampons avec des slogans gravés dans le bois. Pour terminer le parcours, une pièce est dédiée à Bandjoun Station, résidence d’artistes construite par le plasticien dans son village natal qui fait office de musée d’art et de lieu de vie artistique.
HUGO MEYNIEL
HAB Galerie (Nantes – 44), tous les jours de 11:00 à 19:00.
Toute la programmation du Voyage à Nantes
gratuit
Jacques Perconte : la bande à pixel, hou hou
Décrit comme un « pionnier de son art » par Eli Commins, (directeur du Lieu Unique), Jacques Perconte commence dès le début des années 2000 à utiliser l’informatique comme canevas, expérimentant entre film, tirage ou encore installation. Considérant le numérique comme un outil permettant de nous rapprocher de la nature et non de nous en éloigner, l’artiste diffuse ses six films sur les écrans géants implantés dans le Lieu Unique. Quatre bandes-sons accompagnent les images projetées dans des réalisations d’une durée de 45 minutes à 1h15. Différentes, mais complémentaires, elles évoluent au rythme des images tournées (depuis 2012 pour les plus anciennes) s’intensifiant au fil de la pixellisation des vidéos. Le visiteur est invité à traverser les paysages de Perconte, comme une fenêtre sur un monde nouveau. Dans trois coins de la pièce, en retrait, on retrouve des casques permettant d’écouter trois pistes audios différentes. Chacune raconte une histoire liée à la nature et la création des œuvres, avec les voix de deux femmes et celle de Jacques Perconte lui-même, pour une exposition la plus immersive possible.
LOUANN BRANDILY
Le Lieu Unique (Nantes – 44) du mardi au samedi (14:00 à 19:00) et le dimanche (15:00 à 19:00).
Plus d’informations
gratuit
Vous n’avez pas besoin d’y croire pour que ça existe : ennemi data
Où s’arrête l’art ? Vous avez quatre heures… C’est en tout cas la question (ardue) que s’est posée Théo Casciani, commissaire de cette exposition collective, en installant pour tout l’été au Frac le dispositif qui accompagne l’écriture de son prochain roman. Entre dystopie et univers parallèle, les curieux sont plongés dans le « monde d’après », un monde où l’œuvre d’art est tantôt conservée façon data center, tantôt disséquée façon souris de laboratoire. Une œuvre d’art sur les œuvres d’art, créant de l’art à partir de la corruption d’elles-mêmes : immersion au labo énigmatique d’un savoir vétéran, où les livres ont des couvertures de survie.
LOUIS CHAUVIN
Parc des Chantiers, île de Nantes (Nantes – 44) du mardi au dimanche (10:00 à 19:00).
Plus d’informations
gratuit
Fusions de Bernard Dejonghe : four métal alchemist
C’est à Gétigné, dans l’écrin du domaine de la Garenne Lemot, que le sculpteur Bernard Dejonghe a installé son exposition Fusions. Reconnu internationalement pour sa maîtrise des matériaux naturels, l’artiste présente des compositions à la lisière de l’artisanat. Mélange de céramique et de verre, ses œuvres passent dans un four traditionnel japonais à 1 300°C, température de la fusion. Conçues avec une parfaite connaissance des minéraux et de la nature imprévisible de la fusion, chaque pièce ressort unique du four. Dejonghe révèle à travers ses œuvres ses sources d’inspiration et partage son regard esthétique sur les phénomènes naturels. L’alliance des lignes épurées et des couleurs naturelles de l’exposition viennent sublimer les salles de la Villa Lemot qui l’accueille, en toute sobriété.
LOUANN BRANDILY
Domaine de la Garenne Lemot (Gétigné – 44) du mardi au dimanche (10:30 à 13:00 et de 14:00 à 18:00)
Plus d’informations
2 à 5 euros
Anatomie comparée des espèces imaginaires : perdus dans l’espèce
Spiderman, Chewbacca ou encore Spock, tous réunis ? Et non, ce n’est pas la nouvelle édition du Comic-Con, mais bien la nouvelle exposition du Muséum d’Histoire naturelle de Nantes. Une vingtaine d’espèces ou personnages imaginaires, du dragon au loup-garou, ou des Gremlins à Hulk, empruntées aux univers fictionnels, sont analysées à travers dessins et reproductions. Cette exposition adapte, et ce grandeur nature, le livre éponyme du paléontologue Jean-Sébastien Steyer et de l’illustrateur Arnaud Rafaelian. Le duo mélange les genres et époques afin de parler à tous et compare les anatomies de ces créatures qui finalement semblent plus proches du réel que nous pourrions le penser. La paléontologie et la biologie parviendront peut-être à répondre à cette question d’une importance capitale : à quel fuseau horaire correspond le « après minuit » des Gremlins ?
HUGO BOCQUIER
Muséum d’histoire naturelle (Nantes – 44) du mercredi au lundi (10:00 à 19:00)
Plus d’informations
0 à 4 euros
Retour au Sneffels de Carol Müller : cratère céleste
La photographe Carol Müller et le physicien Jacques Marteau ont observé de près le cratère du Snæfellsjökull (n’essayez pas de le prononcer, vous risquez un AVC) en Islande, à l’instar des personnages de Jules Verne dans Voyage au centre de la Terre. Tandis que le physicien analyse en profondeur la paroi du cratère, l’appareil photo de Carol Müller ne rate aucun détail du paysage volcanique non épargné par l’urgence climatique. Le glacier surplombant le cratère fond à grande vitesse, ce qui pourrait signifier le réveil du volcan endormi.
HUGO MEYNIEL
Musée Jules-Verne (Nantes – 44)