Après la démesure du Salaire de la peur, Clouzot revient en 1955 à un cinéma d’intérieur, mais tout aussi ambitieux. Il signera un polar d’anthologie qui inspira Sueurs Froides à Hitchcock trois ans plus tard. Le casting est exceptionnel, mais pour autant il décide de confier le premier rôle à sa femme, Vera Clouzot. Elle y incarne la propriétaire malheureuse d’un pensionnat, mariée au tyrannique directeur, Michel Delasalle, le délicieusement odieux Paul Meurisse. Avec sa collègue et maîtresse de son époux, jouée par Simone Signoret, elle fomente le meurtre de Michel. Si la première partie est assez classique, la seconde qui suit le plot-twist central attendu flirte avec le fantastique et culmine avec un final quasi gothique. On appréciera aussi les seconds rôles jubilatoires, notamment Michel Serrault et Charles Vanel en proto Colombo.
Aussi le 18 mai à 14h15 et le 25 mai à 20h30
NICOLAS BAUDRILLER