Œuvre emblématique du David Cronenberg des débuts, spécialiste du body horror, La Mouche (1986) est aussi une magnifique tragédie. Le génial Jeff Goldblum y tient sans doute son meilleur rôle en tant qu’inventeur solitaire épris de Geena Davis. Série B oblige, le métrage est très généreux dans son illustration des différentes étapes de la transformation de Seth Brundle, à grand renfort de maquillage et effets pratiques. Mais c’est surtout pour sa richesse thématique que le film Canadien fascine tant. Kafkaïen, nietzschéen, parallèle avec le Sida, les interprétations sont multiples et du reste on retiendra la fatalisme de cette idylle amoureuse devenue, par la force des choses, impossible.