« Vous n’êtes pas encore prêts pour ce genre de choses… Par contre vos gosses vont adorer ça ! » Dans Retour vers le futur, Marty McFly joue du rock aux jeunes des années 50. Cette faille spatio-temporelle, Jean-Sébastien Bach l’a aussi eu en 1747, trois ans avant sa mort. Le compositeur rend visite à l’un de ses fils, Carl Philipp Emmanuel Bach, claveciniste à la cour de Frederic II de Prusse. C’est là qu’il découvre l’instrument qui va enterrer son style, sa science, son siècle : le piano- forte. Avec lui, la note peut être nuancée et tenue. Le piano, c’est la fin de l’austère baroque, des perruques poudrées, des épinettes et du clavecin. Le piano, c’est le début de la sentimentalité classique et romantique, de Chopin et de Liszt. À sa mort, Bach tombe dans l’oubli, balayé par ces nouveaux canons esthétiques. Aujourd’hui, la place que lui consacre le festival Variations atteste de son importance. Le vieux Bach côtoie désormais des compositeurs moins rigoureux sur le contrepoint mais… « vos gosses vont adorer ça ».
TIM BLIT
Cathédrale et Chapelle de l’Immaculée (Nantes – 44) du 26 au 28/04 avec James McVinnie, Freddy Eichelberger, Stradivaria du 26 au 28/04. Toute la programmation sur festival-variations.fr