Hypnothérapeute dans les années 90, Messmer plaque tout en 2000 pour se consacrer à sa carrière artistique. Peut-on hypnotiser par téléphone, la publicité et les politiques utilisent-ils les mécanismes de l’hypnose, le Canadien nous dit tout ce que vouliez savoir sur le métier de « fascinateur ».
Votre biographie indique que vous avez hypnotisé une personne pour la 1ère fois à l’âge de 9 ans, qui était-ce ?
Mon grand-père était jockey et pratiquait l’hypnose avec ses animaux ; il m’a transmis un livre qui expliquait tous les rudiments de l’hypnose quand j’ai eu 7 ans. C’est à cet âge que j’ai réussi ma première application en hypnotisant un chien. Puis, j’ai continué à pratiquer et j’ai hypnotisé un ami dont j’ai raidi un bras grâce aux techniques de catalepsie.
Avez-vous déjà été hypnotisé ?
Jamais par un autre hypnotiseur ! Mais chaque jour je me plonge moi-même en état d’hypnose pour me soigner, me réconforter, m’instruire ou récupérer.
Selon vous, l’hypnose est-elle une pratique qui s’apprend comme beaucoup d’autres ou nécessite-t-elle un don ?
Tout le monde peut apprendre à utiliser l’hypnose et la sop hrologie dynamique. Les gens peuvent l’utiliser pour leurs propres besoins (concentr ation, changement dans les habitudes, etc.) ou pour en faire un métier. Comme pour de nombreux métiers, il faut du temps pour arriver à maîtriser toutes lestechniques. Mais le talent et l’instinct sont nécessaires. Il existe deux courants de pensée autour de l’hypnose : l’hypnose comme amplificateurde conscience et l’hypnose comme réducteur de la conscience.
Dans lequel vous situez-vous ?
Selon le profil du sujet, je vais utiliser la réduction ou l’amplification. Je me sens libre et légitime de le faire, ayant le privilège de travailler avec des milliers de sujets chaque année.
Le spectacle vivant est-il en soi une forme d’hypnose, même légère ?
Tout à fait. Mais nous pouvons aller plus loin avec les sujets pour les amener dans une hypnose plus profonde pour les besoins du tableau que je leur fais vivre.
Vous utilisez la suggestion, c’est à dire le fait d’implanter dans l’esprit d’un sujet une idée, une image ou une conviction afin d’ouvrir les portes de son subconscient. À partir de cela, la publicité est-elle une forme d’hypnose ?
J’utilise, entre autres, la suggestion verbale. La publicité utilise effectivement cela et certains principes d’association qui échappent à la conscience comme le principe de la ritournelle “jingle” associée à un slogan et ultimement à un produit de consommation.
Observez-vous des personnes, les politiques par exemple, utiliser les mécanismes de la suggestion, voire de l’hypnose ?
Absolument ! Et ce fut particulièrement sans équivoque pour la majorité d’autrui à travers les différentes époques des grands dictateurs.
Est-il possible d’hypnotiser une personne sans son consentement ?
Oui ! Mais si la suggestion va à l’encontre de ses propres convictions, elle ne répondra plus aux suggestions ou aux techniques utilisées. Comme dans un mauvais rêve, lorsque c’est trop intense, vous vous réveillez !
Certaines personnes sont plus réceptives à l’hypnose que d’autres. Est-il vraiment IMPOSSIBLE d’hypnotiser certaines personnes ?
Tout le monde est réceptif à l’hypnose, mais la vitesse d’induction est variable d’un individu à l’autre. Il est possible d’user de différentes techniques pour arriver à plonger quelqu’un en état d’hypnose.
Est-il possible d’hypnotiser quelqu’un sans le voir (par ex : téléphone) ?
Bien sûr ! Particulièrement avec un sujet extrêmement sensible à mon magnétisme, mes techniques ou ma simple suggestion verbale. Lorsque le contact est déjà établi avec la personne, je peux l’hypnotiser à distance par téléphone, même par sms !
Interview réalisée par Pierre-François Caillaud.