Avec ses concerts explosifs et Technicolor Life, un premier album imparable nourri au rock des années 70, le duo Ko Ko Mo fait parler la poudre en France comme à l’étranger ! Entretien avec Kevin (à gauche sur la photo) batteur de la formation nantaise qui monte !
Le groupe est en plein essor, vous enchaînez les dates et l’album a de bonnes critiques dans les médias, vivez-vous un rêve d’enfance ?
Mon père était musicien. À l’école, lorsqu’on me demandait ce que je voulais faire, je répondais « musicien, comme papa », mais je n’ai jamais voulu être une star, sinon je ne jouerais pas de batterie (rires). Warren, lui, est un guitar hero, mais c’est moi qui lui dis, il ne le voit pas comme ça ! Moi, mon rêve était juste de faire « poum tchak poum tchak » avec d’autre musiciens. Partir en tournée, jouer de la musique avec son pote, que peut-on espérer de plus à 40 ans ? Si, ce serait cool si nous pouvions amener nos copines avec nous.
Comment vis-tu ce succès soudain après toutes ces années dans la musique ?
Gamin, mon père me disait toujours « Sharon Stone est comme nous tous, elle fait aussi caca ». On garde les pieds sur Terre, et j’ai ma petite expérience de hauts et de bas dans la musique. Aujourd’hui, je vis Ko Ko Mo, j’ai tout arrêté pour ça ! Et nous sommes bien entourés par des gens qui font en sorte que le groupe marche sans avoir à se prostituer. Quant à Warren dont c’est le premier groupe, il sait qu’il est chanceux et qu’il a un super batteur (rires), et je ne veux pas qu’il meure à 27 ans !
Depuis cinq ans, énormément de groupes de musique s’inspirent du rock des années 70, qu’est-ce qui a fait la différence avec Ko Ko Mo ?
C’est vraiment une histoire de rencontre, je pense. Avant de jouer avec Warren, j’étais justement à deux doigts de tout lâcher et de partir en Islande. Mais ce que l’on avait était trop fort, je ne pouvais pas le lâcher. Je viens de l’électro et du hip-hop (qui était proscrit chez mes parents), pas du rock, contrairement à Warren qui lui écoute Led Zeppelin et surtout beaucoup de blues (le nom du groupe vient de Kokomo Arnold, un bluesman des années 30), comme le prouve son look très 70’s. C’est ce mélange de modernité et de classique qui fait la différence, je crois.
Ko Ko Mo se fait aujourd’hui une place, Royal Blood (NDLR : jeune duo rock’n’roll britannique) est en haut des charts anglais, devant certaines pop stars. Pensez-vous que le public redemande une musique plus « organique » après des années d’électro et de dance ?
C’est drôle, Warren m’a offert le disque hier ! Oui, les gens veulent tout écouter du moment qu’il y a un bon refrain ! On peut aimer Royal Blood, Rihanna, Björk et Moderat. Personnellement, je préfère un bon « boom boom » pour faire la fête, mais il me faut les deux dans la vie.
Vous n’êtes que deux dans le groupe, comment gérez-vous cette relation lorsque vous êtes en conflit ?
On a 20 ans d’écart avec Warren, c’est un peu un rapport grand frère/petit frère, même s’il peut parfois être plus sérieux que moi. En tournée, on préfère même être dans la même chambre d’hôtel (rires). On n’est jamais monté fâchés sur scène, et l’improvisation scénique permet justement de…
… Mettre du piment dans votre couple ?
Voilà (rires) ! On ne répète quasiment pas, on se fait confiance. Ça nous permet de jouer le même morceau tous les soirs, mais jamais de la même manière. Il suffit d’un regard pour se dire « non, le morceau doit continuer », on peut même changer la tonalité d’une chanson sans avoir à prévenir quelqu’un (et en tantque batteur, ça ne change pas grand chose pour moi ) ! Le live est intense et libérateur, on fait l’amour et on se fait la guerre en même temps !
Et de quoi rêvez-vous pour votre avenir ?
J’espère que Ko Ko Mo va durer longtemps, mais surtout qu’on s’aimera encore !
Interview réalisée par Pierre-François Caillaud.