En 2012, un ovni débarque sur la planète BD, quelque chose de gros, quelque chose de puissant … Un héros s’est dressé, son nom : Georges Clooney. Pastiche de super-héros, Georges est un gros loser. Philippe Valette, jeune artiste né à Béziers, publie ses aventures en catimini sur son blog. Il n’en faut pas plus pour attirer l’attention des Editions Delcourt, qui lui proposent un album. Deux tomes plus tard, il revient cette année avec un projet très différent, Jean-Doux et le mystère de la disquette molle, mix entre l’humour de The Office et l’esprit épique d’Indiana Jones.
Comment es-tu arrivé à la bande-dessinée après des années à évoluer dans l’animation et le cinéma ?
Le processus de création d’un film est très long, coûteux et nécessite beaucoup de personnes. Depuis des années, j’accumulais des ébauches de projets perso, et c’est la frustration de ne rien concrétiser qui m’a poussé à essayer de trouver une façon simple et spontanée de raconter des histoires. J’ai commencé de façon hasardeuse avec Georges Clooney. Ce projet est né du rejet des contraintes qu’on rencontre dans la production d’un film !
T’attendais-tu à ce que Georges Clooney : Une histoire vrai rencontre un tel engouement ?
Pas du tout, le blog était dédié à mes potes au départ. Quand j’ai vu le nombre de visites journalières monter à 30 000, mes oreilles ont chauffé ! Je me suis dit “heureusement que j’ai mis mon nom nulle part”, mais les gens ont vite trouvé le coupable. Les retours étaient tellement positifs que ça a très vite été une source de bonheur !
Derrière le ton très comique, voire potache, de tes BD se cachent souvent des thématiques plus sombres et profondes, comment jongles-tu avec ces extrêmes ?
J’aime faire des blagues, mais ce qui me plaît par-dessus tout, c’est la narration pure et dure. L’humour c’est plus le liant, et je pense que c’est beaucoup plus intéressant de contextualiser ses blagues plutôt que d’en faire le sujet.
L’environnement 100% nineties de Jean-Doux est à la fois complètement barré et très immersif. Qu’est-ce qui t’a attiré dans cet univers bureaucratique ?
Le côté nostalgique de cette époque de mon enfance, avec la micro-informatique omniprésent et en plein essor. Et le côté obsolète, passé de mode, qui donne tout de suite un ton parodique à l’histoire.
Mis à part l’humour, Georges et Jean-Doux n’ont rien en commun, que ce soit dans le design ou le comportement des personnages. Quelles sont les raisons de ces changements ?
J’adapte le style visuel et la narration en fonction de l’histoire. Ce que j’avais fait pour Georges n’aurait pas marché dans Jean-Doux. Il fallait du décor, qu’on sente l’environnement pour que l’exploration ait du sens. Ce sont des projets très différents, les motivations de départ n’étaient pas du tout les mêmes.
Plutôt Double-Cheese ou Demi pâté-croûte ?
En ce moment je suis plus Double-Demi pâté-croûte pour le pique-nique au lac !