Après 40 ans de tentatives infructueuses, le mutique Michael Myers a-t-il enfin trucidé Jamie Lee Curtis avec Halloween Ends qui vient de sortir ? Rien n’est moins sûr, malgré ce titre évocateur. En douze films inégaux, il est difficile de formuler une critique exhaustive de la franchise initiée en 1978 par John Carpenter. Un constat reste cependant, Michael a contribué à populariser la figure du serial killer, et son pouvoir de fascination ne s’est jamais démenti depuis.
Le couteau le plus affûté du parloir
Si le serial killer est parfois mentalement diminué, à l’instar du Leatherface de Massacre à la Tronçonneuse (1974), l’inverse est tout aussi vrai ! On pense évidemment au génie maléfique Dr Hannibal Lecter dans Le Silence des Agneaux (1991), au John Doe porté par Kevin Spacey dans Seven (1997) ou le sadique Jigsaw dans l’interminable saga Saw qui ne sont pas en reste. On provoque ainsi la peur par la confrontation à un esprit manipulateur qui a toujours une longueur d’avance sur ses proies.
Supplice au pays des merveilles
La perspective d’être pourchassé par un psychopathe s’avère déplaisante, mais on peut en plus lui conférer des pouvoirs surnaturels, et ainsi ajouter de la légèreté au propos. Les années 80 ont vu naître bon nombre de ces boogeymen. Freddy Krueger peut vous tuer dans vos rêves, Jason Voorhees ignore la mort dans la saga Vendredi 13 et Charles Lee Ray vit sous les traits de la poupée Chucky. Leur popularité a décrue dans les années 90-2000, mais on constate qu’ils ont régulièrement droit à leurs suites et reboot.
Boulot, métro, psycho
Découvrir que sous les aspects de la banalité se dissimule le mal, quoi de plus inquiétant ? C’est un choc que connaîtront les États-Unis à la fin des années 70 avec le cas de Ted Bundy, jeune homme bien intégré qui se révélera être un forcené sanguinaire. Un fait divers que la fiction reprendra avec le cas du séduisant Patrick Bateman, porté par Christian Bale dans American Psycho (2000). Autre exemple, Dexter Morgan dans la série Dexter, policier et petit ami aimant le jour, bourreau sans scrupule la nuit.
Mon JT va craquer
Les scénaristes ont souvent emprunté à l’actualité pour leurs histoires macabres, le tueur en série Ed Gein, inspira ainsi le personnage de Norman Bates dans Psychose (1960). Avec le succès grandissant des true crime (documentaires relatant de véritables enquêtes criminelles avec plus ou moins de sensationnalisme), des serial killers bien réels voient leurs méfaits adaptés à l’écran. La plateforme Netflix s’en est fait une spécialité, avec l’excellente série Mindhunter de David Fincher, Le Serpent, ou encore DAHMER qui rencontre un franc succès. Malgré nous, ils sont devenus des références pop…
AXEL KRIEF
Halloween Ends de David Gordon Green
En salle depuis le 12 octobre