Parler de Kyo, c’est revenir au début des années 2000, celui de Myspace, des Skyblogs, des ceintures à clous, des coupes de cheveux aériennes et des pantalons trop larges. C’est aussi les derniers soubresauts d’une industrie du disque qui, à l’aube du téléchargement illégal et bien avant le streaming, ne sait pas qu’elle vit ses dernières heures fastes. Pour ceux qui n’étaient pas nés en 2003, l’explosion de Kyo ressemble à celle de Fauve 10 ans plus tard. Comme si Téléphone (le Kyo des années 80) avait mangé Jean-Jacques Goldman, le jeune quatuor et ses tubes (Le Chemin, Dernière Danse ou Je cours) narrent les affres de l’adolescence sur fond de variété rock, certes mièvre pour le « vrai rockeur » à qui « on ne la fait pas », mais impeccablement écrite et catchy. Revenue en 2014 après sept ans d’absence, la formation a depuis sorti deux albums à succès (on est loin des 1 million de ventes de l’époque, ce que Lady Gaga n’arrive pas non plus à faire aujourd’hui) et fait le tour de France des Zénith pour nous offrir un karaoké géant dont tous les cœurs adolescents auraient tort de se priver.
CRYSTAL LE GUELLEC
Zénith de Nantes (Saint-Herblain – 44)