Ode aux mémoires cérébrales, historiques, culturelles et philosophiques, la nouvelle pièce de Joséphine Serre retrace l’épopée de Mila Shegg, ingénieure dans un data center américain en 2025, cherchant à recouvrer trois ans d’amnésie. Entre fiction d’anticipation et travail de mémoire collective et personnelle, Data, Mossoul fait vivre le postulat d’Ormesson : « Le passé s’éclaire à mesure qu’il s’éloigne ». La pièce reprend en effet les notions de technologie et de codage informatique en plus des questionnements internes à l’intrigue : comment faire resurgir les souvenirs passés ? Quelle mémoire garde-t-on de la ville de Mossoul, en plein cœur du territoire assyrien ? Comment le texte, cunéiforme ou binaire, fait vivre et resurgir les éléments passés ? En plus des quatre acteurs, un filigrane représentant le roi sumérien Gilgamesh – souhaitant plus que tout accéder à l’immortalité – ajoute un pan historique, presque romantique, à l’intrigue. Un voyage dans le temps – passé et futur – entre l’Irak et les États-Unis.
EMMA RODOT
Le lieu unique (Nantes – 44) du 27 au 28/03