Imperceptible, voire impossible, l’infini touche autant la fibre philosophique que physique de Boris Charmatz. Aux côtés de cinq danseurs, le chorégraphe contemporain s’inspire de l’ouvrage mathématique Tout et plus encore (David Foster Wallace, 2003) pour créer la pièce Infini au tempo rapide, exigeant et sans fin. Les comptes des danseurs, d’habitude pensés dans la tête, sont révélés au public, procurant une allure quasiment insoutenable, impressionnante de prouesses physiques. Repères chorégraphiques et temporels, les chiffres sont énumérés puis transformés en calculs, distances et autres codes informatiques. Les frontières disparaissent alors au profit de pas déséquilibrés et d’un désordre rangé, chiffré, cadencé. De quoi perdre les moins matheux dans un univers spatial à en rendre jaloux Christopher Nolan.
EMMA RODOT
Le lieu unique (Nantes – 44) du 17 au 19/10.