Concerts, spectacles, exposition, cinéma, quoi faire à Nantes du 16 au 22 décembre 2024 ?

Il Nabucco, dialogue à six voix : Losing my religion

Traiter de sujets religieux à l’opéra comme Rossini dans Moïse et Pharaon, Verdi dans Nabucco ou Saint-Saëns dans Samson et Dalila n’a pas toujours coulé de source : si cela devient progressivement possible au XIXe siècle, l’ordre ecclésiastique, jugeant l’opéra décadent, y interdit à l’origine les thèmes bibliques. Pour les aborder, l’ordre des Oratoriens crée à la fin du XVIe siècle l’oratorio, drame lyrique avec des récitatifs comme à l’opéra, mais dépourvu de mise en scène, de costumes et de décors. Passionné par le genre, Leonardo García-Alarcón ressuscite Il Nabucco, dialogue biblique à six voix écrit en 1683 par Falvetti, qui raconte la condamnation à mort de jeunes Babyloniens refusant d’admirer une statue païenne. On traverse alors la Méditerranée au son d’instruments orientaux rarement utilisés dans des pièces baroques, comme le duduk ou le ney.
CHLOÉ DAVID
Cité des Congrès (Nantes – 44)
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Mister Babadook de Jennifer Kent : Répression des Freud

Assiste-t-on à un renouveau du cinéma d’horreur ces dix dernières années ? Après avoir subi les affres du torture porn (Saw) et de médiocres found footage (Paranormal Activity), on serait tenté de dire oui grâce au premier film de Jennifer Kent en 2014. Ici, pas de fantômes ni de démons à exorciser mais un récit métaphorique où la part sombre d’une mère, contrainte d’élever seule son fils, s’incarne à travers une poupée maléfique échappée d’un livre pour enfant. À partir de cette approche freudienne sur le refoulé, la cinéaste conçoit un film d’horreur efficace dont la mise en scène emprunte à l’expressionnisme allemand.
NICOLAS BAUDRILLER
Le Cinématographe (Nantes – 44), mercredi 18/12 18:30 ; vendredi 20/12 18:30 ; samedi 21/12 21:00
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Kaaris : Very bad trap ?

Dix ans après Or Noir, le roi de la trap française célèbre son album le plus vendu, certifié deux fois disque de platine (200 000 ventes), par une tournée nationale. Depuis la sortie de son premier disque, le natif de Sevran a publié pas moins de sept projets pour devenir l’une des icônes du gangsta rap à la française, pondant certains gros classiques : Se-vrak, Zoo, Arrêt du Cœur ou encore Kalash de Booba, morceau qui l’a révélé. 13 ans, deux films et une bagarre à Orly plus tard, Armand savoure à en juger la vitesse à laquelle il remplit ses salles : seulement 3 minutes pour la fosse de Bercy.
QUENTIN BELLETOISE
Zénith de Nantes (Saint-Herblain – 44)

Maulwürfe et Heimat : Taupe of the pop

Attention, plateau d’exception, attendez-vous à… de l’inattendu ! Ceux qui connaissent le metteur en scène et plasticien Philippe Quesne ont peut-être le souvenir de sa création La Nuit des Taupes (2016) qui avait permis de découvrir Maulwürfe, un groupe musical de taupes géantes. Foutraques et possédées, elles évoluent quelque part entre The Residents, pour la dramaturgie, et un mélange d’electro-punk, noisabilly et de punk arty, pour la musique. Second motif de réjouissance, la présence de Heimat, soit la réunion d’Olivier Demeaux (Cheveu) et d’Armelle Oberlé (The Dreams, Badaboum). Si Olivier apporte un tissu sonore adroitement étendu (on entend de la new wave, du post-punk ou de l’éthno expérimentale), Armelle, de son timbre martial et incantatoire, apporte un vernis vocal qui rappelle le meilleur de Nico ou Siouxsie.
LIONEL DELAMOTTE
Le Lieu Unique (Nantes – 44) avec Sarah Lapin & Thomas Tutoriel (DJ set)
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Skatepark de Mette Ingvartsen : Stupre et flip

Quand l’art lorgne du côté des cultures urbaines, c’est parfois réussi (Ken Park), parfois raté (Denver, le dernier dinosaure). Avec Skatepark, Mette Ingvartsen évite l’écueil du performatif ou de la coolitude, convoque vrais skateurs (locaux) et vrais danseurs pour évoquer la grandeur de ce vieux sport de jeunes : la liberté, la créativité, le dépassement de soi et bien sûr, l’esprit punk. Un pont entre danseurs et non-danseurs que la chorégraphe danoise, installée à Bruxelles, a déjà réalisé avec les épidémies de danse du Moyen Âge ou les femmes japonaises immigrées en Allemagne. Parallèle pertinent : skate et danse se rejoignent sur bien des points, que ce soit le rapport au corps, l’équilibre, le contact au sol (provoqué ou subi !), ou l’effort nécessaire pour cacher l’effort.
TIM BLIT
Le Lieu Unique (Nantes – 44)
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Enlightened : Gluten freak

Loin des chants de Noël et de Mariah Carey ou Franck Sinatra (quoi que), Le Ferrailleur fêtera Noël avec un plateau métal. Les Nantais d’Enlightened présentent leur nouvel album Hidden Symbols, toujours dans une veine métal progressif. Pour ce troisième opus, on espère réentendre ce qui fait la richesse du groupe : des ambiances psychées typiquement 70’s, les constructions complexes de la musique progressive, le groove du rock’n’roll et évidemment la bonne dose de gras 100% gluten que réclame le stoner, le tout allié à un chant aérien quasi mystique et parfaitement maîtrisé. Un peu plus agressifs, les Creuso-rennais de Mantra savent aussi proposer de belles choses. Hasard et chance, eux aussi sortent un nouvel album que s’appelerio Winter, à découvrir lors d’un show accueillant toujours le danseur Melvin Coppalle.
CRYSTAL LE GUELLEC
Le Ferrailleur (Nantes – 44) avec Seeds of Mary
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