#cinéma
3 à 5 euros
La Règle du Jeu (de Jean Renoir) : code bless the Queen
Selon François Truffaut, c’est « le film des films ». Rien de moins. C’est conséquemment le summum de Renoir qui le présente comme un « drame gai », une « fantaisie dramatique ». Inspiré de Les Caprices de Marianne de Musset, le film est un véritable jeu de massacre, au propre comme au figuré, se déroulant en Sologne au sein de la grande bourgeoisie et de l’aristocratie. Tromperies conjugales, chasses cruelles, faux-semblants et quiproquos, guerre d’égos, meurtre maquillé en accident : on comprendra que le jeune Chabrol, entre autres, y aura trouvé source d’inspiration pour son propre cinéma. Bien que décrié à sa sortie en 1939, La Règle du Jeu est devenu, depuis lors, le film par lequel les autres doivent être jugés. Cette séance « Vidéodrome » animée par l’impeccable Antoine Bourg, enseignant en cinéma, achèvera de vous en convaincre !
LIONEL DELAMOTTE Le Cinématographe (Nantes – 44)
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#cinéma
3 à 5 euros
Le Trou (de Jacques Becker) : jeune et geôlier
En 1960, le réalisateur Jean Becker signe son dernier film, qui est aussi son chef-d’œuvre : Le Trou. Tiré de la tentative véridique d’évasion de la Prison de la Santé du scénariste José Giovanni, le film met en scène de manière détaillée la longue préparation à l’évasion, avec un sens du suspense et de la mise en scène absolument remarquable. Servi par des gueules de cinéma, Michel Constantin en tête, Le Trou est l’un de ces rares miracles français du cinéma, aux côtés du Salaire de la Peur de Clouzot, qui transcendent une histoire terre-à-terre pour toucher à l’universalité. Preuve en est que, 60 ans plus tard, ce Trou n’a pas pris une ride. Un visionnage est de rigueur pour tous cinéastes en herbe, comme pour tous cinéphiles.
ALEXIS THÉBAUDEAU
Le Cinématographe (Nantes – 44)
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#rock #shoegaze
15 à 16 euros
Nothing : poisse sanitaire
Qualifié par certains de « groupe le plus malchanceux du monde », Nothing revient de loin. Passé par la case prison avant de fonder ce groupe, Dominic Palermo, le chanteur principal, manque de perdre une oreille en 2015 suite à une violente agression. La même année, le quatuor découvre que son ancien label est financé par Martin Shkreli, l’homme le plus détesté d’Amérique, tristement célèbre pour ses malversations financières dans l’industrie pharmaceutique. Malgré les épreuves, Nothing persiste, signant trois albums depuis. Suivant les traces de Slowdive avec des compositions éthérées qui ne lésinent pas sur les riffs distordus et les effets sonores, Nothing participe au renouvellement du shoegaze via ses racines punk hardcore tout en conservant une teinte mélancolique.
NICOLAS BAUDRILLER
Le Ferrailleur (Nantes – 44) avec The Waltz et Garm
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#concert #chanson #variété
42 à 69 euros
Alain Souchon : foule contact
Son concert dans la Cité des Ducs aura connu quatre reprogrammations, depuis la sortie de son dernier disque en date, fin 2019. On accueille enfin « La Souche » avec son acclamé Âme Fifties sacré « album de l’année » aux Victoires de la Musique du tragique cru 2020 (son dixième trophée remporté depuis 1986). Son âme frère, Laurent Voulzy, étant indisponible le moment venu, le chanteur de 77 ans a créé cet album avec Pierre Souchon alias Ours, son fils. La poésie est intacte, pas bidon et des titres tels que Presque ou Âme Fifties sont de nouveaux standards inscrits à son répertoire. Depuis lors, l’album a été réédité avec un disque bonus, le bel inédit Jaloux du Soleil et des versions acoustiques, façon live en studio, de Rame, On avance ou Portbail. Après deux années à attendre le retour sur scène de l’interprète des classiques que sont Quand je serai KO, Ballade de Jim ou J’veux du cuir (on parle de 9 millions de disques vendus à ce jour), nous serons… full sentimentaux !
LIONEL DELAMOTTE
Zénith de Nantes (Saint-Herblain – 44)
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#cinéma
3 à 5 euros
Le Grand Silence (de Sergio Corbucci) : écho trip
Western spaghetti désespéré de 1968 signé Sergio Corbucci, déjà un spécialiste du genre (Django), Le Grand Silence représente une apogée pour ce genre iconoclaste qui vit ses derniers instants au tournant des 70’s. Atypique, le film de l’Italien se déroule dans un cadre enneigé et cette fois-ci la figure du chasseur de prime est antagonisé au profit d’une bande, mené par un Klaus Kinski des grands jours, qui rançonne des villageois. Menacés par la famine, les habitants engagent un pistolero, Silence, incarné par Jean-Louis Trintignant. Un ersatz du héros eastwoodien qui ici n’est plus simplement taiseux mais carrément muet. Porté par une photo sublime et le score mélancolique d’Ennio Morricone, ce chef-d’œuvre de Corbucci est habité par un nihilisme qui culmine lors de son final d’une noirceur absolue.
NICOLAS BAUDRILLER
Le Cinématographe (Nantes – 44) Le 13 (18:30), le 24 (21:00), le 27 (16:30) et le 28 avril (18:15)
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#rap
25,10 euros
Disiz : label et la peste
« Putain j’pète les plombs, mais oui j’pète les plombs, J’ai tout perdu : ma femme, mon gosse, mon job, j’ai plus rien à perdre alors suce mon… ». Quel Français de plus de 30 ans n’a jamais fredonné ce refrain ? 22 ans après son premier album, Disiz (anciennement « La Peste » ou « Peter Punk » le temps d’un détour rock) s’impose encore comme la fine fleur d’un rap game qui peine à reconnaître son héritage. Après l’électro pop Pacifique suivi du rageur Disizilla, le rappeur en constante métamorphose vient de sortir L’Amour, un album de rupture amoureuse aussi sincère et transparent que mélodique à la production toujours aussi soignée. Disiz not the end.
CRYSTAL LE GUELLEC
Le Warehouse (Nantes – 44)
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#rockabilly #concert
gratuit
Dock A Billy’s : top of the bop
Retour vers le futur avec les Dock A Billy’s ! Si vous voulez un ticket open vers les glorieuses fifties, c’est avec eux qu’il faut réserver. Le terreau de leur musique est, à n’en pas douter, le rockabilly des pionniers mais ils ajoutent à leur cuisine des pointes doo-wop et swing, où la contrebasse et le saxophone viennent souligner l’intention générale : vous conduire tout droit vers l’ère enchantée des pin-ups, des juke-boxes et de l’énergie insouciante des fifties. La voix de Michel, le leader, vous fera traverser un espace-temps se situant de Buddy Holly à Chris Isaak en passant par les Stray Cats. Be there or be square !
LIONEL DELAMOTTE
Parking du White Shelter (Bouguenais – 44)
Toute la programmation du White Shelter
#concerts #rap #electro #rock
8 à 25 euros par soir
Festival Les Z’Eclectiques : It’s raining Maine, hallelujah !
Après une édition estivale dans un lieu atypique avec une programmation secrète, le festival mainoligérien (oui, ça se dit) joue encore la carte de l’originalité avec une édition printanière répartie dans quatre lieux angevins. L’ouverture se veut « rap » au Joker’s Pub, l’atmosphère se fera douce et onirique à la Collégiale Saint-Martin avec la pop expérimentale de QuinzeQuinze, la violoncelliste brési- lienne Dom La Nena et Joshua Alquist. Le lendemain, les voûtes des Greniers Saint-Jean trembleront avec l’énergie et les beats de Bagarre, Gargäntua et Contrefaçon. Enfin, Terra Botanica accueillera Park, projet associant Frànçois (sans The Atlas Mountain) et Lysistrata, la sensation rap La Fève ainsi qu’une grosse dose d’électro avec l’electronica de Rone, le groovy old school Lewis ofman et le collectif Zone Rouge.
CRYSTAL LE GUELLEC
Terra Botanica, Greniers Saint-Jean, Collégiale Saint-Martin et Joker’s Pub (Angers – 49)
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#théâtre #western
8 à 24 euros
Faillir être flingué (par la Cie Fantomâs)
Adaptation théâtrale de l’excellent roman éponyme de Céline Minard parut en 2013, Faillir être flingué ambitionne de réinventer le western dans l’imaginaire collectif. Une entreprise audacieuse, tant ce genre éculé a déjà été largement revisité par le cinéma depuis un demi-siècle. Tout comme le roman, Guillaume Bailliard et la compagnie Fantômas proposent un récit choral en jouant sur les archétypes de personnages de cet univers. Optant pour un décor épuré, à la Dogville, Faillir être flingué est davantage dans l’incarnation que la restitution. Pour autant, le dispositif qui repose sur la langue de Céline Minard expose un spectacle dynamique et comique. Un récital mais « pas un récital mou, un récital avec des cascades, des poursuites à cheval d’arçon, des vraies bagarres (…)» selon son metteur en scène.
NICOLAS BAUDRILLER
Le Lieu Unique (Nantes – 44)
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#punk #concert
10 euros
Riot Grrrrrrls : échec émeute
Les associations Nafout Crew, Girls to the Front !!! et East End Naoned s’associent pour proposer une soirée 100% Riot Grrrls au Zinor. À travers quatre concerts, les collectifs mettent en lumière la création musicale punk 100% féminine ou presque. Ce sera l’occasion d’y revoir les Parisiennes de Mary Bell que l’on ne présente plus ici et qui mettent toujours d’accord. On y chantera les refrains engagés, en français, des Lyonnaises de Litige. On y découvrira peut-être Neuf Volts (de Tours) pour se défouler un coup sur du punk hardcore et enfin la power pop d’Alvilda (de Paris) pour repartir de là-bas avec… la banane ?
LOUISE PLESSIER
Le Zinor (Montaigu – 85) avec Litige, Mary Bell, Alvilda et Neuf Volts
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#danse #rock #hiphop
9 à 15 euros
Rock it Daddy (de Mickaël Le Mer et la Compagnie S’Poart) : Kings of the Stone Age
D’Elvis Presley à Metallica, le chorégraphe Mickaël Le Mer revisite les classiques du rock avec malice. Constatant la filiation de nombreux jeunes avec des parents rockeurs, le Yonnais unit les guitares saturées à la danse urbaine. Les générations s’effacent au profit d’un spectacle invitant à se mouvoir irrésistiblement avec la troupe et un squelette rappant sur Highway to Hell d’AC/DC. Inspirés des clips des années 50 à 90, les six danseurs de la compagnie S’Poart se déhanchent dans l’obscurité, perchés sur des gradins à la Grease sur fond de Walk this way de Run DMC et Aerosmith. Leur gestuelle sportive puise dans toute la palette des mouvements urbains, empruntant parfois au break dance. Facétieux, ce dialogue entre musique et danse antagonistes rend hommage aux esprits forts des deux cultures.
PAULINE GUILLET
Théâtre Ligéria (Sainte-Luce-sur-Loire – 44)
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#humour #théâtre
5 à 13 euros
Roukiata Ouedraogo : let me be a draogo queen !
Comme un appel téléphonique qui n’atteint pas sa cible, Roukiata Ouedraogo demande la route : celle de son parcours, des bancs de l’école au Burkina Faso jusqu’aux scènes parisiennes où elle se produit. Avec humour et sensibilité, la franco-burkinabé revient sur elle-même et retrace l’histoire de la jeune écolière africaine devenue migrante sans diplôme à son arrivée dans l’hexagone. Dotée d’une expressivité décapante, Roukiata Ouedraogo transforme son parcours sans le sou en traversée initiatique où chacun peut s’identifier et s’inspirer. Se moquant d’elle-même, et un peu de tout, l’humoriste raille avec amusement les décalages culturels en l’Afrique et la France. Dans Je demande la route, la franche dérision appuie la richesse des péripéties pour un récit aussi grave que léger, avec profondeur et tendresse.
PAULINE GUILLET
Espace Culture (Sucé-sur-Erdre – 44)
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