Concerts, spectacles, cinéma, quoi faire à Nantes du 18 au 24 septembre ?

Mutoid Man : mutant thérapeutique

Si l’on connaissait déjà leurs albums, on a découvert l’énergie live de ce superband composé du charismatique Stephen Brodsky (chanteur de Cave In), Ben Koller (batteur de Converge et All Pigs Must Die) et Jeff Matz (bassiste de High on Fire et Zeke) au dernier Hellfest. Et quelle baffe ! Si ce line-up expérimenté laissait peu de doute quand à la qualité technique du groupe, le charismatique trio semblent s’amuser à naviguer entre les styles de rock extrême passant du hardcore au rock US puis au métal un peu kitchouille et à la balade émouvante avec une facilité déconcertante doublé d’un plaisir communicatif. Si Mutoid Man semble être la cour de récré de ces musiciens cultes de la scène alternative américaine, les tubes sont néanmoins présents et la voix de Stephen Brodsky (impressionnant avec Cave In au Ferrailleur le mois dernier) reste un atout non négligeable !
CRYSTAL LE GUELLEC
Le Ferrailleur (Nantes – 44) avec Dragunov
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Mary à tout prix de Peter et Bobby Farrelly : l’amour extra barje

Plus gros succès au box-office en France pour les frères Peter et Bobby Farrelly, cette comédie américaine regorge de gags cultes dont on évitera de parler pour les quelques hommes et femmes des cavernes qui n’ont pas mis le nez dehors depuis 1998. Un coup d’éclat précoce réalisé par les créateurs de Dumb and Dumber (1994) ; mais aussi pour le duo devant la caméra, composé de Ben Stiller et Cameron Diaz : Ted, lycéen raté, est passé à une fermeture de braguette près, de vivre le bal de fin d’année aux bras de la populaire Mary. Treize ans après ce traumatisme, il ne l’a pas oubliée et pour la retrouver, engage un détective privé, mais il n’est pas le seul prétendant. Les réalisateurs se moquent de ces pathétiques losers qui tentent d’être quelqu’un auprès de Mary, mais bon peut-être qu’au final, « They’re just Ken » ?
HUGO BOCQUIER
Le Cinématographe (Nantes – 44), dimanche 17 (18:15) et vendredi 22 septembre (20:45)

Tesa : Riga muffin

Il est surprenant de voir débarquer le trio de Riga en France, surtout en 2023, surtout au CafK ! Même si les Lituaniens n’ont jamais réussi à développer leur notoriété au-delà d’un cercle d’initiés, il s’agit là d’un des groupes les plus talentueux et respecté de la scène post-hardcore. Depuis 2005, Tesa expérimente la violence, la nervosité, la mélancolie et la rage dans sa musique, mais sans oublier de nous laisser respirer avec des parties plus contemplatives. Tantôt bruitiste, tantôt expérimental (et ne souhaitant pas être catalogué uniquement comme un « groupe de post »), on pourrait rapprocher Tesa de groupes comme Neurosis ou Year of No Light.
CRYSTAL LE GUELLEC
CafK (Nantes – 44) avec Meat Shirt

David Castello-Lopes : a piece of chiffre

Un Franco-portugais qui débunke les clichés sur les Suisses sur la première chaîne de la télévision helvétique ? Oui, oui c’est possible. Touche-à-tout formé au journalisme, David Castello-Lopes saute le pas et arrive sur scène avec un premier one-man-show mettant en commun ses obsessions : l’information et les chiffres, mais avec des blagues et du divertissement. D’abord chef du service vidéo du Monde, l’humoriste et chroniqueur passe de Europe 1 à Arte et maintenant Konbini avec son podcast Small Talk. Adepte de la composition, ses chansons vont jusqu’à devenir des memes, telles Je possède des thunes ou Je veux du sale qui se moquent de la fameuse « richesse et propreté suisse ».
HUGO BOCQUIER
Cité des Congrès (Nantes – 44)
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Spread Joy & Moleskine : les divisions de la joie

Nouveau venu de la nuit nantaise, OHM.Town est un lieu protéiforme (bar, resto et scène musicale pointue) situé dans le bas Chantenay (voir notre portrait dans le numéro précédent). Ouvert fin avril 2023, OHM.Town se place, géographiquement aux côtés du club Le Macadam. Même si l’ambition est de faire la part belle à la scène nantaise, ce soir, rien moins que les pétillants Spread Joy au programme. Le jeune groupe de Chicago se situe, sans rougir, sur le même plan que Liliput/Kleenex (du post-punk féminin à rapprocher des vénérables Raincoats et des Slits), voire des frappadingues de Suburban Lawns. Les vigoureux Nantais de Moleskine viendront compléter le tableau.
LIONEL DELAMOTTE
OHM.Town (Nantes – 44)

Nantes Tattoo Convention : science peau

Aujourd’hui, il est quasiment plus rare d’avoir la peau nue que d’être tatoué. Pour éviter de vous retrouver avec une fée qui louche ou un « No Rerget » mal orthographié, il vaut mieux bien choisir son tatoueur. Et pourquoi pas l’un des 380 artistes (Eugenios Somopoulos, Uncl Paul, LeGuyt…) venus du monde entier à la Nantes Tattoo Convention ? Pensez à réserver votre créneau avec votre encreur préféré à l’avance, il est rare d’en trouver sur place (sauf si vous êtes adepte des flashs). Et si vous ne trouvez pas votre bonheur, des spectacles et performances (hypnose, burlesque, fakir, contest tattoo…) sont proposés tout le week-end. Levez l’encre !
CRYSTAL LE GUELLEC
Parc Expo (Nantes – 44)
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Virgin Suicides de Sofia Coppola : lust in translation

Dans les années 70, la tentative de suicide de la jeune Cecilia bouleverse la vie de quartier. Totalement déconnectées d’une réalité médiocre, elle et ses quatre sœurs vont perdre peu à peu leur innocence, voyant leur liberté toujours plus bridée par leurs parents. L’histoire des sœurs Lisbon, blondes envoûtantes et insaisissables, et de leur féminité naissante nous est contée à travers les yeux de leurs voisins, pour lesquels elles nourrissent tous les fantasmes. En 1999, Sofia Coppola dénonce le puritanisme et le sexisme bienveillant, en adaptant le roman éponyme de Jeffrey Eugenides dans une atmosphère vaporeuse teintée de métaphores poétiques. La question du suicide et la volonté de vivre cheminent entre l’enfance et l’âge adulte, bercées par les couleurs pastel d’une tristesse infinie.
HARMONY GUEUR
Le Cinématographe (Nantes – 44), Samedi 16 (14:00), vendredi 22 (18:30) et samedi 23 septembre (21:00)

Tatouage de Yasuzo Masumura : guerre et peau

Fuyant son père qui refuse d’accepter sa relation amoureuse avec un simple commis, la jeune Otsuya se fait trahir en étant vendue au tenancier d’une maison de geishas. Fasciné par la peau d’Otsuya, un client réalise sur son dos une araignée géante à tête humaine, ondulant au moindre de ses mouvements. Humiliée, Otsuya se métamorphose alors, devenant un véritable ange de la mort et exterminant les hommes ayant causé son malheur. En voulant prendre son destin en main, l’héroïne de Yasuzō Masumura se révèle à travers un corps meurtri et s’affirme dans une quête sacrificielle et rédemptrice. Récit érotique d’un amour contrarié par le poids de la tradition, Tatouage (1966) tisse la toile d’un destin tragique, où la spirale de la vengeance trouvera son salut dans l’émancipation de la dominance patriarcale.
HARMONY GUEUR
Le Cinématographe (Nantes – 44) Samedi 16 (18:30) et dimanche 24 septembre (18:30)

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