Après Vincent doit Mourir ou encore Gueules Noires, le cinéma français de 2023 réinvestit encore le film de genre en s’attaquant au rare « film d’animaux tueurs ». Avec Vermines, Sébastien Vaniček nous propose un premier long métrage où des jeunes de banlieue se trouvent confrontés à une invasion d’araignées peu sympathiques. L’occasion de revenir sur les liens entre l’épouvante et l’Hexagone, qui ne s’est jamais cantonné aux seules comédies de boulevard et autres drames contemplatifs.
Grave (2016) : Burger queen
Grave marque une date importante pour le cinéma de genre français, une « mise à jour » bienvenue qui s’empare d’un style en désuétude. Julia Ducournau livre ici son premier long-métrage avant sa Palme d’Or cannoise pour Titane en 2021. Avec cette histoire d’une jeune femme végétarienne qui se découvre un attrait irrépressible pour la chair, on découvre un film malin et inventif qui distille le frisson tout en abordant plusieurs sujets sociétaux tels que le bizutage ou la découverte de soi…
La Horde (2009) : Ma cité va croquer
Alors qu’ils mènent une expédition punitive dans une tour abandonnée de banlieue, des flics se trouvent confrontés à une invasion de zombies… Fun, cruel et brutal, La Horde est marqué par la personnalité de son coréalisateur, Yannick Dahan, journaliste spécialiste du cinéma de genre. À l’instar de The Raid (2011), le film va droit à l’essentiel avec une unité de temps et de lieu, des personnages volontairement archétypaux et une violence expiatoire. Un exercice de style gore comme on aimerait en voir plus souvent par chez nous.
Haute Tension (2003) : 2 girls 1 cut
Deux étudiantes s’installent dans une maison de famille pour réviser leurs examens, un tueur psychopathe sonne à la porte… Haute Tension marque un jalon dans l’épouvante made in France et révèle deux grands talents. D’abord son actrice principale, Cécile de France, qu’on reverra avec Cédric Klapisch, mais aussi Clint Eastwood (Au-delà, 2010) ou Wes Anderson (The French Dispatch, 2021). Ensuite, son réalisateur, Alexandre Aja, vite parti aux États-Unis pour réaliser le remake de La Colline a des Yeux (2006) ou Piranha 3D (2009) tous deux très réussis et riches en hémoglobine !
Les Yeux sans Visages (1960) : Dissection d’assaut
Un chirurgien obsessionnel (Pierre Brasseur) commet les pires exactions pour porter secours à sa fille (Edith Scob) défigurée par un accident. Les Yeux sans Visage de Georges Franju fourmille d’idées géniales dans une ambiance macabre où se mêlent thriller et fantastique. Une œuvre novatrice pour son époque, qui influencera durablement la pop culture. On pense notamment au cultissime Halloween (1978) de John Carpenter ou plus récemment La Piel que Habito (2011) de l’espagnol Pedro Almodovar.
Les Diaboliques (1955) : Mari à tout prix
L’épouse et la maîtresse d’un homme tyrannique lient leurs efforts pour assassiner leur bourreau. Une fois leur méfait accompli, le corps de la victime disparaît mystérieusement… Avec Les Diaboliques, Henri-Georges Clouzot livre le plus hitchcockien des films français. Un indispensable pour tout cinéphile, à découvrir pour l’ingéniosité de sa mise en scène, son trio d’acteurs mythiques (Simone Signoret, Paul Meurisse et Véra Clouzot) ainsi que pour son retournement final à faire pâlir d’envie M. Night Shyamalan !
AXEL KRIEF