Après avoir revisité le mythe d’Hamlet avec The Northman (2022), Robert Eggers revient le 24 décembre prochain pour nous livrer sa nouvelle version de Nosferatu le vampire (1922), chef d’œuvre de Friedrich Murnau. Et comme les films de Noël, c’est souvent pas terrible, on revient sur d’autres créatures qui s’infiltrent chez vous la nuit : les vampires ! Petite sélection…
Le plus vintage : Nosferatu le vampire (1922)
Trop fauché pour pouvoir verser des droits d’auteur, Murnau adapte le chef-d’œuvre de Bram Stoker, Dracula, en changeant le nom des lieux et des personnages, mais en conservant l’intrigue. Chef-d’œuvre incontesté du cinéma muet et de l’expressionnisme allemand, Nosferatu est un monument, d’autant plus précieux que – suite à un procès pour plagiat par la veuve de Stoker – il devait à l’origine être détruit. L’interprétation légendaire de Max Schreck n’a pas perdu de sa force plus de 100 ans après sa sortie en salles.
Le plus Tom Cruise : Entretien avec un vampire (1994)
Adapté des romans d’Anne Rice, ce film jouit d’un des castings les plus incroyables des années 90 : Brad Pitt, Tom Cruise, Antonio Banderas, Kirsten Dunst (12 ans à l’époque) et Christian Slater. Souvent osée sans tomber dans le ridicule, l’œuvre oscille entre souffle épique et poésie morbide. Tom Cruise livre une de ses meilleures prestations dans le rôle d’un prédateur débauché cherchant désespérément à tromper sa solitude. D’abord réticente à ce choix, Rice s’en excusera par une lettre auprès de l’acteur, après avoir vu sa composition.
Le plus gothique : Dracula (1992)
Prenant ses distances avec les films portés par Christopher Lee dans le rôle du sinistre comte, qui viraient parfois à la farce, Francis Ford Coppola revient aux origines du personnage, cruel et magnétique, mais également tragique. S’il souhaite une interprétation fidèle, sa mise en scène n’en demeure pas moins audacieuse et résolument baroque. Ajoutez à cela un casting encore une fois incroyable (Gary Oldman, Keanu Reeves, Anthony Hopkins, Winona Ryder) et vous obtenez une des meilleures adaptations de l’œuvre de Stoker.
Le plus beau : Morse (2008)
Dans la Suède des années 80, Oskar est un jeune mal dans sa peau qui subit quotidiennement les brimades de ses camarades. La mystérieuse Eli le prend en affection et l’encourage à se défendre. Par son ambiance glaciale et son parti pris novateur de mettre en scène des enfants, Morse ne se cantonne pas au genre horrifique et se pare d’un sous-texte social où des thèmes graves sont abordés frontalement. La relation touchante de ces deux âmes esseulées confère au film une aura attachante et mélancolique.
Le plus fun : Fright Night (1985)
Un adolescent féru de films d’horreur mène une existence paisible jusqu’à l’arrivée de son nouveau voisin, qu’il suspecte rapidement d’être un vampire… Aujourd’hui assez discret, le genre de la comédie horrifique était riche en propositions de qualité dans les années 80 (Ghostbusters, Beetlejuice, Gremlins, Evil Dead 2…) et Fright Night ne fait pas exception ! Le film nous propose des gags qui font presque toujours mouche, sans pour autant délaisser le frisson, avec des maquillages et effets spéciaux encore saisissants aujourd’hui.
AXEL KRIEF