Échec commercial à sa sortie en 1950 et redécouverte tardive, Le Démon des Armes (Gun Crazy ou Deadly is the Female) est sans doute le meilleur film de son auteur, Joseph H. Lewis, un spécialiste des séries B. Co-scénarisé par le blacklisté Dalton Trumbo, le film nous narre la jeunesse d’un jeune fétichiste des armes à feu (John Dall) qui après sa rencontre avec une foraine, tout aussi fan des flingues que lui (géniale Peggy Cummins en pin-up sociopathe), se retrouve avec elle dans une folle virée sentimentale et sanglante. Film matriciel à l’origine de Bonnie et Clyde, La Balade Sauvage et Tueurs Nés, qui a ici le mérite d’exister malgré la censure morale de l’époque. Ici pas de scènes montrant la préparation des coups mais des superbes plans-séquences de course poursuite en caméra embarquée. Surtout, Lewis avait bien saisi la dimension romantique et tragique du film de cavale, une fuite en avant où la jouissance des braquages réussis se confond avec la passion amoureuse.
NICOLAS BAUDRIER
Le Cinématographe (Nantes – 44), samedi 19 septembre à 18h30, vendredi 25 septembre à 20h30 et samedi 3 octobre à 14h30. 3 à 5 euros.
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