Après plus d’un an d’absence sur ses réseaux, ponctuée de quelques apparitions marquantes sur la scène musicale (entre autres avec Dinos sur Ciel Pleure et Rim’K/Vladimir Cauchemar sur Brrr Brrr), le “man of the year” a récemment bouleversé la toile en partageant un film intitulé L’étrange histoire de Mr. Anderson.
Écrit et réalisé par sa toute nouvelle structure de production, ce nouveau court-métrage est une onde de choc dans l’horizon de la musique urbaine puisqu’il intègre pour ainsi dire une dimension scénaristique et visuelle jamais vue. La combinaison rap/cinéma avait déjà été opérée par Nekfeu à l’occasion de l’album Les étoiles vagabondes en 2019. Ici, Laylow pousse le délire cinématographique encore plus loin. Son précédent album Trinity avait déjà marqué les esprits avec un storytelling des plus intrigants, mettant en scène une passion fortuite entre sa personne et un logiciel, un univers inspiré du scénario de Matrix qui associait différents niveaux de lecture. Cette fois, le rappeur originaire de Côte d’Ivoire pousse l’exercice encore plus loin avec la parution d’un court-métrage d’une vingtaine de minutes. Dès les premières secondes, nous sommes immergés dans un univers parallèle à la fois merveilleux et inquiétant. On y suit la quête de Jay (Laylow) cherchant inconsciemment son double despotique, une forme de bipolarité qui s’incarne dans son propre reflet. L’ensemble présente un univers rétro futuriste à la Cyberpunk 2077 couplé à l’imaginaire de Tim Burton qui aurait réalisé le Stan d’Eminem.
Le résultat est savamment orchestré, véritable patchwork de références à la pop culture d’hier et d’aujourd’hui. Une surprise de taille qui vient donc introduire la date supposée de son prochain album annoncé pour le courant de juillet 2021.
CORENTIN DEVERNOIS
Le court-métrage :