Adaptation libre de 1949, mis en scène par Gregory Ratoff, du Joseph Balsamo de Dumas, Cagliostro relate la vie et les intrigues du Comte du même nom, magicien et hypnotiseur, ayant envoûté les grandes cours d’Europe au 18ème siècle. Le personnage est interprété ici par un Orson Welles fringant et pas encore tout à fait mis au ban d’Hollywood. Il y est magistral, parfaitement à l’aise car lui-même passionné de prestidigitation et car il a trouvé que Cagliostro avait sa juste place dans sa galerie personnelle de « monstres » : des personnages à l’ambition démesurée, touchant au sublime mais entraînant leur chute, tels que le citoyen Kane bien sûr, mais aussi M. Arkadin, MacBeth ou le Harry Lime du 3ème Homme, également tourné en 1949 par Carol Reed.
Le film est une curiosité qui fonctionne tout à fait, à mi-chemin entre le cinéma de Welles (il en aurait réalisé plusieurs scènes) et les films de capes et d’épées de cette époque.
ALEXIS THÉBAUDEAU