Narrant la mission d’une biologiste (Natalie Portman) dans une étrange zone dont nul ne ressort, Annihilation d’Alex Garland (Ex Machina) est une oeuvre SF aussi belle sur le fond que sur la forme. Tout ici évoque un trip sous LSD : apparitions fantasmagoriques, comportements étranges, explosions de couleurs et de lumières, absence de repères temporels… Le couac n’est pas le film, mais sa distribution. Alléchée par une actrice bankable et un réalisateur qui monte, Paramount a finalement déchanté devant le résultat final jugé « trop cérébral » pour passer le relais à Netflix. Dommage, car les qualités du film promettaient une belle expérience en salles obscures. L’idée n’est pas de fustiger les « méchants producteurs », ni de désigner la VOD comme le nouveau chevalier blanc du 7ème art, mais de s’interroger sur l’avenir d’un média vieux de plus d’un siècle. À l’heure de la Disneyisation, originalité rime malheureusement avec frilosité. Quel intérêt à choisir entre Werner Herzog et Avengers 14 ? Des films comme Inception, (Christopher Nolan) prouvent que l’on peut conjuguer thématiques complexes et succès commercial. Il serait peut-être temps d’arrêter de prendre le spectateur pour plus bête qu’il ne l’est. INDIGNEZ VOUS !
AXEL KRIEF