Quand le Dr Treves (Anthony Hopkins) pose son regard pour la première fois sur John Merrick (John Hurt), on ne nous laisse rien voir de l’effroyable difformité du jeune homme. La caméra reste braquée sur le visage livide d’Hopkins, pétrifié par l’horreur, tandis qu’une larme coule silencieusement sur sa joue. Tout est dit. Joseph Merrick dit « l’homme éléphant » est un personnage réel ayant vécu dans l’Angleterre victorienne, et souffrant de neurofibromatose. Il fut exposé comme animal de foire durant la majeure partie de sa vie avant qu’un groupe de médecins ne l’aide à reconquérir sa dignité. Second long métrage de David Lynch après le dérangeant Eraser Head (1977), Elephant Man est moins marqué par l’imaginaire de son réalisateur, qui livre ici une vision plus accessible. Cependant, le noir et blanc, qui fait référence tant au passé qu’à l’absence d’espoir, ainsi que certaines séquences oniriques, nous rappellent qu’on a bien affaire à une œuvre du cinéaste. Une grande leçon d’humanité, récompensée par le César du meilleur film étranger 1982.
BASTIEN MORICET
UGC Atlantis (Saint-Herblain – 44), jeudi 24 septembre à 20h, 7,2 à 11,8 euros.
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