Parlons patrimoine. Étienne Daho, chanteur franco-algérois, encore plus breton que français, tel le regretté Philippe Pascal. Lui a tiré le carré d’as dès sa prime jeunesse. Couvé initialement sous les ors de Saint Jacno (Mythomane en 1981), et chéri d’Elli, il a rapidement été indispensable et incontournable dans le paysage pop français (dom-di-dah), surfant du Velvet Underground à Françoise Hardy, des Stooges à Daniel Darc, des Shangri-Las à Niagara, jamais pris en faute… de goût. Un maître étalon, jamais violent dans sa saillie. Alignant tubes et merveilles sans coup férir. Étienne est devenu Eden avec cet album de 96 qui fut un relatif four. Retour à des salles plus petites, périphéries modestes de celles qui l’accueillaient jusqu’alors. Cet album nous avait pourtant ravi : il y avait Astrud Gilberto (Les bords de Seine), des parfums de Pet Shop Boys (Jardins des plaisirs), de la jungle (Serpent sans importance) et tout le reste. Daho fait le choix de vous montrer un enfant moins aimé. Qui est devenu enfin contemporain… et aimable. Accueillez Eden Daho !
LIONEL DELAMOTTE
La Cité des Congrès (Nantes – 44)