Ère charnière de l’histoire des USA, les années 70 voient passer la fin de la Guerre du Vietnam et l’avènement du Nouvel Hollywood. C’est aussi à cette époque qu’apparaît une catégorie de criminels, jusque-là insoupçonnée, les serial killers. Animés par leurs pulsions sadiques, ces tueurs d’un genre nouveau marquent la décennie jusqu’à envahir la pop culture, notamment le cinéma avec un nouveau genre de film d’horreur : le slasher (Halloween, Massacre à la tronçonneuse…) s’inspirant, avec plus ou moins de subtilité, de leurs crimes.
Comment traquer des gens en apparence inoffensifs et rationnels ? C’est le leitmotiv de Mindhunter dont David Fincher (Fight Club, The Social Network) assure la production et une partie de la réalisation après s’être déjà frotté au thème avec Se7en en 1995 puis avec Zodiac, 12 ans plus tard. La trame principale s’appuie sur les écrits de John E. Douglas, ancien agent du FBI précurseur du profilage criminel. On découvre ici l’agent Ford (Emmanuel Macron, faites-vous à cette idée), son collègue Tench et le Dr Carr, tous chargés de parcourir le pays à la rencontre de dangereux criminels (ayant tous existé) en captivité afin de comprendre leurs méthodes et motivations.
Cette exploration de la folie prends le parti de ne jamais mettre en scène les meurtres, mais bien leur « débriefing » sous tension. Les détenus, tantôt agressifs, tantôt étonnamment humains, sèment alors le trouble dans l’esprit des protagonistes. Ajoutez à cela une BO aussi envoûtante que remplie à ras-bord de classiques de l’époque, des acteurs inspirés, une réalisation élégante et vous êtes parés pour les méandres de Mindhunter !
Après une saison 1 posant les bases de l’intrigue, la suite confronte les personnages à une nouvelle fournée de tortionnaires, notamment l’inquiétant Charles Manson interprété par Damon Herriman. Un rôle qui semble lui coller à la peau, puisqu’il le joue également dans Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino sorti le même mois !
AXEL KRIEF
Disponible sur le réseau Netflix