Johnny Montreuil ! C’est un nom qui circule depuis quelques temps, sans forcer mais avec avec une belle lame de fond qui prend corps. Gare à la vague, qui a de l’âme, qui a du fond. D’ailleurs, ce soir, le Ferrailleur grouille de monde alors que le concert n’a pas encore commencé et que le groupe traîne en toute simplicité, en terrasse, au beau milieu du public, sous le doux soleil de l’estuaire. Une foule bigarrée et bon enfant qui attend de pied ferme le « Johnny Cash du 9-3 » !
Passé cette récréation, notre homme, armé de sa contrebasse, prend place sur scène entouré du jovial Kik Liard à l’harmonica, du solide Visten Fatcircle à la batterie et du local de l’étape, le Nantais Ron Droogish, aux guitares moustachues. Défilent alors ces chansons néo-réalistes fleurant bon une certaine poésie périphérique et sociale (Chiner la ferraille, So long taulard, La dèche, J’avais une famille et les autres, tous droit sortis d’un album tout frais et tout chaud dont C’est la fête, Narvalos For Ever et quelques autres, plus anciennes dont les superbes L’usine ou Avec les dents).
Ce qui séduit sur disque – la poésie sans fard et le sens du court métrage social – prend une nouvelle dimension en live : Johnny Montreuil se révèle être une affaire familiale, avec de la place pour les invités/copains (Franck Bougier qui trombone aux petits oignons, Automne Lajat qui violoncellise et vocalise…), où personne ne se tire la bourre mais a à cœur de faire une belle fête. Avec nous et avec tous les narvalos. For ever. L’herbe est tendre, sous le soleil franc de Johnny Montreuil.