Premier long-métrage du regretté Satoshi Kon et chef d’œuvre instantané de l’animation japonaise, Perfect Blue (1997) annonce l’œuvre atypique à suivre de cedisciple de Katsuhiro Ōtomo. Polar noir halluciné, le film traite du phénomène desidoles de J-Pop et des communautés de fans qui gravitent autour d’elles en ces temps de l’Internet primitif. On y suit Mima, meneuse d’un girl band populaire qui se lance dans une carrière d’actrice. Elle accepte pour commencer des premiers rôles radicaux afin de changer son image mais qui vont provoquer la colère de ses fans. Au-delà de cette descente aux enfers aux accents schizophrènes, le style singulier de Kon s’exprime aussi par son montage virtuose qui brouille la frontière entre réel et fiction. Perfect Blue aura le droit a un remake inavoué, Black Swan, qui ira jusqu’à reproduire certaines des scènes au plan près.
NICOLAS BAUDRILLER
Le Cinématographe (Nantes – 44)