Le 1er février prochain sortira en salle Knock at the Cabine, 16ème film réalisé par M. Night Shyamalan, un thriller fantastique sur fond de prophétie apocalyptique avec Rupert Grint et Dave Batista. Une bonne occasion pour revenir en détail sur la carrière de l’étonnant M. Night.
Suspense by Night
Shyamalan ne fait pas de mystère sur l’identité de son maître à penser, friand d’énigmes et d’univers macabres, le réalisateur américain d’origine indienne ne jure que par Alfred Hitchcock. Un œil avisé repérera rapidement que ses œuvres sont truffées d’hommages au virtuose britannique. À l’instar de son idole, Shyamalan aime à se mettre en scène dans ses propres œuvres. On le trouvera ainsi en docteur dans Sixième sens (1999) ou en dealer dans Incassable (2000).
A simple Night
Fasciné par les questions existentialistes, M. Night Shyamalan parsème sa filmographie des thèmes qui lui sont chers tels que la foi, le deuil ou l’acceptation. Par opposition, il affectionne user du high concept, un procédé permettant de résumer une histoire de façon simple et brève. Exemple : « Les humains se suicident massivement de façon inexpliquée » dans Phénomènes (2008) ou « Une plage fait vieillir de façon accélérée les gens qui la visitent » dans Old (2021).
Mind blowing Night
Le twist final, c’est LA signature de M. Night Shyamalan. En bon élève de Sir Alfred, il aime à jouer avec les attentes de son public, à l’induire en erreur puis à lui asséner le coup de grâce avec une révélation finale fracassante venant torpiller notre première lecture de l’intrigue. En la matière, la référence restera le magistral Sixième sens (1999). Cette constance lui est parfois reprochée car, lorsque le twist est attendu, est-il encore un twist ?
Hard day’s Night
La constance, c’est justement ce qui fait défaut à Shyamalan. Encensé dès son premier succès, la critique s’est empressée de lui conférer des ambitions dont il se serait bien passé. La Jeune Fille de l’Eau (2006) et Le Dernier Maître de l’Air (2010) seront ainsi de grosses déceptions pour le cinéaste alors qu’il lui suffit de retourner à des projets plus modestes, tels que The Visit (2015), pour retrouver sa sincérité et « la patte » Shyamalan, celle d’un véritable auteur.
Si la recette Shyamalan peut lasser jusqu’à ses plus fidèles défenseurs en posant un cadre intrigant pour terminer par une chute décevante, espérons qu’il évite le piège de l’autocitation et nous offre, avec Knock at the Cabin, un frisson dont lui seul a le secret.
AXEL KRIEF