Cette année Grabuge vous fait vivre le Hellfest de l’intérieur avec un report par jour, écrit en direct de l’espace presse du festival ! Commençons sans plus attendre avec le report du jeudi, qui est comme chacun sait le meilleur moment du Hellfest, puisqu’aucun groupe ne joue et que les joyeux campeurs peuvent donc siroter leurs bières tranquilles sans se soucier d’autre chose. Le but de la journée étant bien entendu de commencer le festival avec la gueule de bois, une tradition millénaire que votre serviteur a tâché de respecter au mieux.
JEUDI 21 JUIN
Crème solaire, check. T-shirt rigolo pour impressionner les autres festivaliers et se faire des amis, check. Lingettes bébé pour se laver la bite, check. Je crois que j’ai tout, me voici paré à affronter les turpitudes de 4 jours mouvementés ! Je charge les affaires dans ma Splash Suzuki et râpe le bitume à 90km/h direction Clisson. Déjà, sur la route, les voitures customisées et autres vans de baroudeurs velus commencent à installer l’ambiance et on peut presque déjà sentir les fragrances capitonnées du cuir et de la bière chaude.
Une fois garé l’épreuve du déchargement commence : comment réussir à transporter ses tonnes de vivres et sa tonnelle de 9m² jusqu’au camping ? De mieux en mieux préparé chaque année, je recours dorénavant à toutes sortes de systèmes de poulies et autres astuces de scouts qui feraient pâlir Bear Grylls de jalousie. Admirez plutôt la beauté de ce chargement :
Sojafest
Lourdement équipé et en plein cagnard, attroupé avec une horde de métalleux en attendant que les portes ouvrent, je reste excité comme un gamin car il est bientôt l’heure de découvrir les nouvelles décos concoctées par l’équipe du festival qui perfectionne son grandiose monde post-apocalyptique d’édition en édition. Aussitôt rentré sur le site, je ne suis pas déçu : cette année les potards vont jusqu’à 11, les stands du Hell City Square fourmillent de détails, mais la vraie nouveauté est bien évidemment le sublime stand Sojasun ! Sojasun, 100% soja, 200% metal !!! Sojasun, partenaire de mes délectations les plus extrêmes… Vous l’aurez compris, je suis resté baba devant la puissance évocatrice du Hell City Square, qui réussit encore une fois à nous plonger directement dans une bulle hors du temps, loin de ce quotidien sans soja qui nous accable. Rien d’étonnant à ce qu’aussitôt arrivé des centaines de festivaliers fassent déjà la queue pour se procurer leur pass pour l’année prochaine.
Campingfest
Après 1h passée à admirer le stand Sojasun, il est enfin temps de s’installer au camping. Au bout de huit Hellfest, on développe un talent incroyable pour monter en un rien de temps un campement disposant de l’ensemble du confort moderne et pouvant remédier à toutes les situations. Par exemple, j’emmène chaque année des Kronenbourg que je ne boirai pas, mais qui serviront de verroterie et que je pourrai troquer contre toutes sortes d’objets utiles ou de boissons savoureuses (comme du Sojasun). Une fois ma tonnelle made in china (qui ne survivra pas à ces trois jours, je le sais déjà) et ma tente “2 secondes” installées, il est enfin l’heure de faire connaissance avec mes voisins de camping. Cette année je me retrouve entre deux Suisses rompus aux festivals et peu avares de blagues sur le fait qu’ils gagnent beaucoup plus d’argent que nous, un groupe de rôlistes qui ont mis 3h à monter leurs tentes et une bande de cinquantenaires antifas. Tous très sympathiques et désireux de partager leurs boissons avec notre conclave de joyeux drilles. Et vous voulez du potin ? J’ai aussi sur mon campement le bassiste d’Ensiferum, qui devait à la base s’installer au camping artiste, mais qui a déchanté en découvrant que celui-ci était situé sur un parking… Le Hellfest est pourtant réputé pour être aux petits soins avec ses artistes, mais ils n’ont peut-être pas l’habitude d’en voir délaisser les hôtels au profit de leur tente et leur glacière.
Fêtefest
Passé 19h, la nouba bat son plein au camping et le Metal Corner commence à s’animer gaiement. Ma sobriété en ayant déjà pris un coup, mes souvenirs sont assez flous, mais je retiendrai pêle-mêle avoir pogoté sur d’excellentes reprises de System Of A Down et de Rage Against The Machine, avoir mis 85 000 euros sur ma cashless alors que je ne dispose pas de ce genre d’argent, m’être fait passé pour un écossais auprès d’espagnols, avoir ambiancé le stand Sojasun pendant 30 minutes et disserté sur le sojaverse avec ses commerciaux, avoir discuté avec tout un tas de gens souriants, abordables et à l’humour généreux, et enfin m’être écroulé de bonheur dans ma tente en comptant les “RESPECTEZ LES GENS QUI DORMENT !” pour m’assoupir, avec cette pensée en tête : demain, les choses sérieuses commencent !