Vous galérez à reprendre Nirvana avec votre cousin batteur et votre voisine bassiste ? Mélanie Panel joue avec quatre-vingt dix-sept autres musiciens ! Et pas une fausse note ! Alors on débranche la guitare et on suit Mélanie et son piccolo pour comprendre comment travaille l’Orchestre national des Pays-de-la-Loire.
Enfant, vous vouliez déjà intégrer un orchestre, qu’est-ce qui vous faisait rêver ?
Être portée par le son énorme de l’orchestre, je trouve ça magique.
Pourquoi avoir choisir la flûte ?
En CM1, un intervenant scolaire est venu avec des flûtes à bec. J’ai demandé à mes parents de continuer à en jouer. Notre école de musique ne proposait pas la flûte à bec, Dieu merci (rires), alors j’ai appris la flûte traversière.
L’ONPL jouait récemment un concerto de Bartók. Comment ça se prépare ?
Ça dépend des œuvres ! Pour celle-là, je n’avais pas beaucoup de pages à travailler, seulement quelques petits solos. Dans tout les cas, il faut que je sois en forme, je dois toujours fournir un travail « d’entretien » pour être à l’aise. Avec l’orchestre, on va faire six répétitions intenses de 10h30 et 16h.
Il y a beaucoup d’arrêts lors des répétitions ?
Tout le temps ! Parfois, le chef d’orchestre choisit de nous faire jouer l’œuvre entière à la première répétition. Parfois il nous demande tout de suite un mouvement précis, à écouter un pupitre en particulier, ou un solo.
Vos instruments voyagent avec vous ?
Un camion part avec les instruments bien avant nous. On a une grosse équipe de régisseurs qui installe sur scène tous les instruments, les chaises, les pupitres, les partitions, les porte-flûtes etc.
Est-ce plus rassurant de jouer à 98 qu’à quatre ?
C’est sûr qu’on est moins exposés, en dehors des solos ! En orchestre, la difficulté est de jouer ensemble. Par exemple, les partitions isolées du Sacre du Printemps ne sont pas forcément difficiles, mais la mise en place demande beaucoup de travail.
Qu’attendez-vous d’un chef d’orchestre ?
Qu’il nous fasse ressentir des émotions ! Un orchestre professionnel, bon an mal an, arrivera toujours à bien jouer. J’attends la dimension supérieure : trouver une énergie qui nous implique dans la musique, qui crée une cohésion et une émotion orchestrale. Il lui faut assez d’assurance pour nous communiquer l’envie de jouer, tout en nous faisant confiance.
Y a-t-il de la concurrence entre les musiciens ?
Non ! La concurrence, elle est au conservatoire ! On passe sans cesse des concours : pour y entrer, pour en sortir, pour intégrer un orchestre etc. On nous apprend à être le meilleur pour le jour de l’audition, pas à jouer en orchestre.
Le Sacre du Printemps que vous avez joué l’année dernière était particulièrement fort. Ça vous arrive de ne pas entendre votre propre instrument ?
Oui, lorsqu’on joue à fond ! Je me base alors sur mes sensations physiques et je me concentre sur la mélodie que je chante dans ma tête pour rester juste.
Quel répertoire aimez-vous ?
Je suis plutôt bon public, mais j’affectionne particulièrement les œuvres qui ne nécessitent pas d’arrangement, avec des partitions écrites pour la flûte traversière. On en trouve surtout à partir du XXe siècle, avec Debussy, Ravel… Je joue aussi de la musique de chambre où l’on est obligé d’arranger certaines œuvres, car le seul compositeur qui a beaucoup écrit pour notre formation, c’est Mozart. Mais on ne va pas jouer que du Mozart !
Interview réalisée par TIM BLIT
Les concerts de l’ONPL :
– “La cuisine du chef” avec Benjamin Levy, le 16/10 à 15:00 à La Cité des Congrès (Nantes – 44)
– “De Vivaldi aux Beatles” avec le Quatuor Théis, le 20/10 à 20:30 aux Atlantes (Les Sables-d’Olonne – 85)
– “Ciné-concert Buster Keaton”, le 20/10 à 20:00 à La Cité des Congrès (Nantes – 44)
– “La nuit au LU”, le 22/10 à 20:00 puis 22:00 au Lieu Unique (Nantes – 44)
– Le Chant de la Terre de Mahler avec deux chanteurs lyriques, le 08/11 à La Cité des Congrès (Nantes – 44)
– La Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak (réservé aux étudiants, 2 euros), le 09/11 à 20:00 à La Cité des Congrès (Nantes – 44)
– “Pause-concert : Octuor de violoncelles”, le 09/11 à 12:30 à La Cité des Congrès (Nantes – 44)