Orléans contre Monaco en 1980, Calais contre Nantes en 2000, Amiens contre Strasbourg en 2001… Autant de petits clubs devenus grands le temps d’une soirée de foot.
L’intérêt de la Coupe de France se trouve justement là, pouvoir voir un club amateur ou semi-professionnel jouer un cador de la Ligue 1 ou ce qui s’en rapproche. Si ces finales se font plutôt rares, chaque année ou presque, on se retrouve le cul vissé sur le canap’ et la bouche bée devant un 16ème, un 8ème ou un quart de finale à voir une équipe faite de facteurs, d’agents municipaux et de commerçants en tout genre maltraiter l’égo de professionnels tournant à 400 000 euros par mois. Cette année, on a vu Bordeaux se faire sortir par Granville, club de National 2. Classe. Ce même Granville qui se fera sortir par Chambly, club de National, en huitième de finale. Ce même Chambly qui se fera sortir par les Herbiers en demi-finale. Ces mêmes Herbiers qui se feront… Quoi ? Non, sûrement pas. Le jour de Gloire est (presque) arrivé. Dix-sept ans que l’on n’a pas vu des semi-pros se frotter à un gros, défendre à 11, marquer sur un contre rageur, et surtout retourner le Stade de France avec derrière eux, la majorité des amateurs de foot prêts à leur tenir la jambe à la 89ème quand ils souffriront de crampes, et ce même derrière leur télé. Parce que la Coupe de France c’est d’abord un but sur corner à la 22ème, un espoir entretenu, un combat permanent, un rouge stressfull à la 46ème et enfin, les larmes au moment où l ’homme en noir met fin au fight. Des larmes de joie, hein. Car comment le richisssime PSG pourrait battre la Vendée, un département, une région, un pays tout entier ? Dernière épreuve, monter les marches et serrer la main de Macron. La coupe est là et ne demande qu’à être brandie avec panache à la foule de 80 000 personnes. Et même si Paris gagnait par miracle ce match, que vaudrait cette victoire face au parcours herbretais ? On parlerait d’un budget de près de 550 millions d’euros (de quoi racheter le Puy du Fou ?)… Comme chante Philippe Katerine « les Vendéens sont pas si fous. Partiront pas sans boire un coup ».
BASTIEN MORICET