Le show de science-fiction rétro de Netflix est de retour pour une avant-dernière saison après une attente de près de trois ans. Au menu : suspense horrifique et synthés façon John Carpenter, nappés de références pop nostalgiques… et on en redemande. Mais pourquoi au fait ?
Une éminence grise de Grabuge Magazine a un jour déclaré (en terrasse du Buck Mulligan) : « Ce qui est drôle avec le revival des années 80, c’est qu’il aura duré plus longtemps que les années 80 », il avait raison. En effet, depuis la fin des années 2000, on assiste à une véritable « Eighties Mania » impactant tous les aspects de la culture. Niveau musical, il y a l’émergence de la synthwave, chère au coeur de Kavinski ou de College, que l’on retrouvera dans la BO du film Drive en 2011. Côté vestimentaire, le succès grandissant des friperies a sorti des placards les blousons en plastique et accessoires bariolés. Mais c’est bien du côté audiovisuel que le phénomène est le plus palpable.
D’un côté, on a les suites et reboots de licences cultes de l’époque: Indiana Jones et le Royaume du crâne de Cristal (2008), Mad Max : Fury Road (2015), SOS Fantômes : l’Héritage (2021)… C’est la stratégie du géant Disney, surfant sur les remakes live action de ses classiques d’animation et sur la saga Star Wars. Mais on trouve aussi de nombreuses œuvres qui s’inspirent de l’esprit de l’époque, comme Super 8 (2011) ou Les gardiens de la galaxie (2014), plus intéressantes à commenter, car ne reposant pas sur le simple attrait d’attirer le plus grand nombre avec des franchises à succès.
Aujourd’hui, il existe une vision fantasmée des 80’s, période de boom créatif, de designs audacieux, et d’insouciance collective. Une époque où la crise climatique et l’isolement des smartphones n’existaient pas. La consommation bat son plein et on se régale de films familiaux sur VHS. Un « cinéma doudou » loin de la noirceur des années 70. Une vision qui concerne probablement davantage ceux qui n’ont pas (ou peu) connu cette période, marquée par les conflits sociaux, l’épidémie de SIDA et la Guerre Froide. Pour beaucoup, les 80’s n’étaient pas rose néon, mais bien cubiques et marron, comme un minitel.
AXEL KRIEF
Stranger Things, saison 4 (Volume 1) sur Netflix, le 27 mai, suivi du Volume 2 le 1er juillet.
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