#théâtre
Œdipe You Motherfucker ! de Colyne Morange : if you inceste
En un clin d’œil évident au duo père-fille emblématique qu’incarnent Œdipe et sa fille Antigone, Œdipe You Motherfucker ! est une célébration de la relation filiale et de la complicité qui peut s’installer et s’épanouir lorsque l’on a une passion commune. Colyne et Jean-François Morange, père et fille sur scène comme dans la vraie vie, partagent justement un amour de la musique et du rock. Emblème de l’héritage intergénérationnel, un morceau unique sera décliné onze fois, tantôt à la sauce père, tantôt à la sauce fille avec ses nuances d’électro et une touche plus contemporaine. Avec une omniprésence de la musique, la pièce à la mise en scène simple et légère prend des allures de concert et évoque un film, une histoire familiale écrite par ses protagonistes, dont on dégusterait la bande originale.
LOUISE PLESSIER
du mardi 12 au jeudi 14 octobre à 20:00
6 à 16 euros
#concert #rap
Chilla : l’ego technique
Tout droit sortie du conservatoire et armée d’un violon dès son enfance, la rappeuse franco-suisse Chilla dévoile sa face cachée dans l’album Mūn : un projet lunaire qui lui a permis de trouver la lumière dans sa pénombre. À travers des morceaux intimes, tout autant qu’égo trip, la chanteuse confronte sa sensibilité à fleur de peau à son invulnérabilité. Chilla rappe sa solitude, mais n’a pas besoin d’un homme pour combler sa vie. Ce deuxième album représente la transition entre le passage de jeune fille à femme, et dénonce les étiquettes collées si facilement à la gente féminine. Mūn poursuit un fil rouge entamé par le morceau Si j’étais un homme sorti en 2017, véritable jeu de miroir sur les rapports homme-femme abordant le sexisme, le machisme ou encore la culture du viol.
MILA CERISIER
mercredi 13 octobre à 20:00
14 à 19 euros
#concert #rock
The Notwist : un twist et ça repart
On connaît Nina Hagen, Liquido, Can ou encore les musculeux Rammstein, représentants internationaux de la grande Allemagne mélomane, mais connaît-on seulement les orfèvres indie-pop de The Notwist ? Fondé par les frères Acher au début des années 90, The Notwist n’ont eu de cesse d’enrichir leur univers fascinant, mélancolique et saupoudré d’électronique délicate. C’est avec l’arrivée du musicien et bidouilleur génial Martin Gretchschmann que le groupe trouvera son public. En 2002, sortira Neon Golden, acclamé par la critique. La voix de Markus Acher sur la brèche, les arrangements superbes, les basses parfois dub et hypnotiques, un album culte. En parallèle, The Notwist développe des projets passionnants : Lali Puna, 13 and God, Ms. Soda. Et The Devil, You + ME, mélange subtil de pop songs imparables, d’électronique et d’instruments organiques qui raflera la mise. En 2014, arrive Close to the Glass, album aux mélodies pénétrantes. Depuis trente ans, ils pourraient se répéter, et bien non, les Allemands offrent toujours une expérience émotionnelle et auditive sans pareil. Le splendide Vertigo Days sorti en 2021 enveloppe de sa lumière douce les auditeurs du groupe… pour les 30 prochaines années ?
JULIEN CHAMP
jeudi 14 octobre à 20:00
22 euros
#concert #techno
Ascendant Vierge : Madone est servie
En plein covid-19 à Bruxelles, les français Paul Seul et Mathilde Fernandez ont l’idée brillante de monter un duo techno-lyrique ultra festif qu’ils nomment Ascendant Vierge en référence à l’élément commun de leurs thèmes astraux. L’un est tombé dans la marmite gabber en 2011, l’autre jadis imitatrice du dimanche s’intéressa ensuite au chant lyrique avant de monter des projets musicaux solo. Leur point commun ? Un attrait très prononcé pour l’esthétique visuelle et musicale des années 90, une décennie très en vogue que Paul vivra en entier quand Mathilde n’en connaîtra que la fin. Prenant soin d’éviter l’écueil du mauvais goût majoritaire dans le genre, Ascendant Vierge s’assume millenial par essence et se fait l’interprète des espoirs et déceptions de sa génération harcelée par les réseaux sociaux et le réchauffement climatique.
LOUISE PLESSIER
jeudi 14 octobre à partir de 20:00
gratuit
#concert #chanson
Keren Ann : I’m bleue dabedi dabeda
Néerlandaise, Française et Israélienne, Keren Ann manie aussi bien la chanson française qu’internationale. Ultra prolifique et touche-à- tout, l’auteure-compositrice-interprète navigue selon ses albums et collaborations entre un rock aussi intimiste qu’énergique et une chanson française fragile et toujours élégante. N’aimant visiblement pas s’ennuyer, l’artiste compose également des bandes-originales de film, écrit pour d’autres chanteurs (Henri Salvador, Benjamin Biolay, Emmanuelle Seigner, Sylvie Vartan, Vincent Delerm…) et collabore avec tout ce qui se fait de mieux sur la scène française (Étienne Daho, Dominique A…). Dans l’ombre ou la lumière, Keren Ann constitue une figure majeure de musique hexagonale et revient présenter Bleue, son dernier album sorti en 2019 dont la promotion scénique a forcément pris un coup dans l’aile avec le Covid.
CRYSTAL LE GUELLEC
jeudi 14 octobre à 20:00
20 à 25 euros
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